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Chu de Treichville : 82 agents de sécurité privée bloquent malades et médecins, 100 millions de Fcfa de dette évoqués

Publié le : 22 décembre 2016 par Tié TRAORE

Malades et médecins ont été bloqués pendant des heures hier, au Chu de Treichville, Photo DR

Malades et médecins ont été bloqués pendant des heures hier, au Chu de Treichville, Photo DR

C'était chaud dans la matinée d'hier mardi 20 décembre, au Chu de Treichville. En cause : un soulèvement des 82 agents de sécurité privée en poste dans cet établissement sanitaire de niveau 3.

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A l'aide de tables et de barres de fer, les manifestants, qui revendiquent le paiement de 5 mois d'arriérés de salaire, ont obstrué l'entrée principale de ce Chu. En dépit de la descente sur le terrain de policiers du 4ème arrondissement de Treichville, venus pour lever le siège, malades et praticiens de soins qui n'étaient pas encore à leurs postes ont été bloqués et empêchés d'accéder au centre de santé. « Vous avez le droit de manifester, de faire entendre votre cri du cœur, mais vous n'avez pas le droit de bloquer la voie et de priver les malades de soins. Nous ne l'accepterons pas. N'aggravez pas votre situation déjà compliquée », lançait à tue-tête la commissaire de police Isabelle Assaba au milieu de manifestants, sifflets à la bouche, qui n'entendaient pas lâcher du lest. « Il est hors de question de reculer. Nous avons faim. Nos oreilles sont bouchées par la faim et tous nos problèmes. Tout ce que nous pouvons entendre, c'est quand on va payer notre argent », scandaient les grévistes. Devant cet excès de colère et de récriminations, l'officier supérieur de police opte finalement pour la négociation. Elle se retire avec l'un des meneurs désignés par les grévistes eux-mêmes.

Au terme des tractations, elle obtient la levée d'une des entrées du Chu. Plusieurs patients et agents de santé bloqués jusque-là vont profiter de cette concession pour se frayer un passage et se rendre dans les unités de soins de l'établissement hospitalier. Si visiteurs et travailleurs privés d'accès ont pu se retrouver à l'intérieur du Chu, le tintamarre n'a, pour autant, pas cessé. « Nous avons décidé de laisser passer les malades. Mais, le mouvement ne s'arrête pas pour autant. Tant que nous n'aurons pas nos 5 mois de salaire, nous n'allons pas déserter les lieux. Nous avons saisi la direction par courrier, nous n'avons eu que du mépris. Il ne fait rien pour nous aider. Trop, c'est trop !. Nous pas bouger ! », a confié le porte-parole des grévistes, qui a requis l'anonymat.

Le Dg pique une grosse colère et menace

Arrivé sur les lieux peu avant 10h, pour un mouvement qui a débuté à 7h, le directeur général du Chu, Etienne Yao, a piqué une grosse colère. « Vous êtes dans un Chu. C'est inadmissible que vous bloquiez l'accès de l'hôpital à des malades et des agents de soins. Une vie de perdue pour avoir été privé de soins à temps, ne peut être rattrapée. C'est inadmissible que vous enclenchiez dans un hôpital une grève sans même nous déposer un préavis », s'est plaint le Dg lors d'une rencontre avec des mécontents réunis à la salle de conférences du Chu. Puis, il s'est défendu de ne prendre aucune initiative pour le traitement du dossier de ces agents exerçant dans son hôpital et qui cumulent à ce jour 5 mois d'arriérés de salaire. A l'en croire, le dossier est avancé au niveau du Trésor, où les engagements financiers auraient été lancés.

« Ce n'est pas du fait du Chu s'il y a un problème ou un retard. Le Chu n'est pas à mettre en cause. Le Chu n'est pas votre employeur et ne connaît que le prestataire de service qui vous a employés et avec lequel nous avons un contrat de surveillance. Il est dès lors inacceptable que vous entraviez le bon fonctionnement du Chu qui n'est pour rien dans cette situation. Ce que nous pouvons faire humainement, nous le ferons d'ici le 31 décembre pour vous soulager pour que nous entrions tous dans la nouvelle année le cœur en joie », a-t-il annoncé, sans pour autant parvenir à contenter les grévistes qui entendent obtenir des explications de leur employeur. A savoir Draci Sécurité. Joint au téléphone, un agent en service à la direction de cette entreprise de sécurité privée a démenti être à l'origine du calvaire de ses employés. « Le Chu reste nous devoir 100 millions de Fcfa. Nos comptes sont, à ce jour, au rouge et nous ne pouvons plus pré-financer les salaires comme nous le faisions jusque-là », a fait valoir le proche collaborateur du patron de la société mise en cause.

TRAORE Tié

Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de linfodrome.ci, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.


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Article rédigé par

Tié TRAORE

Journaliste Reporter

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