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Face à des hommes d'affaires, Affi N'guessan attaque Ouattara : « Le pouvoir actuel endette le pays à des taux excessifs»
Publié le : 22 septembre 2015 par Tié TRAORE
Pascal Affi N'guessan promet plusieurs réformes pour le meilleur exercice des opérateurs privés. (Photo d'archives)
Candidat en lice au scrutin présidentiel d'octobre 2015, Pascal Affi N'guessan propose aux électeurs « 16 engagements pour la renaissance ».
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Invité des hommes d'affaires diplômés de l'Ecole supérieure de commerce d'Abidjan (Esca), le samedi 19 septembre 2015 dans un hôtel au Plateau, le président du Front populaire ivoirien (Fpi) a vendu la politique économique de ce catalogue d'engagements qu'il entend mettre en œuvre s'il est élu au soir du 25 octobre prochain.
Le plan ''Affi'', qui a été abondamment exposé, se décline en diverses réformes, notamment celle de la fiscalité, de la dette intérieure, du tissu industriel et du secteur privé. Selon lui, ces réformes s'imposent pour mettre fin aux contrats de gré-à-gré, qui, dira-t-il, « sont du détournement de deniers publics auquel les ministres de Ouattara se livrent à cœur joie », et pour freiner l'asphyxie des opérateurs privés locaux avec « une fiscalité qui les pénalise». Mais aussi et surtout pour sauvegarder l'avenir des futures générations.
Affi N'Guessan indique à propos que toute la politique économique du pouvoir actuel se limite aux emprunts, à la vente de contrats miniers et des actions de l'Etat. «En dehors de cela, on ne voit pas exactement où nous allons, surtout que la politique d'endettement a des limites. Si l'économie n'accompagne pas, ne se développe pas, ne produit pas de richesse, nous allons à l’essoufflement », a-t-il estimé. Puis, il a souligné que si le président Ouattara est réélu, le pays court le risque de ne plus pouvoir emprunter sur le marché financier. « Comment allons-nous faire pour continuer à financer les investissements si nous n'avons plus de capacité d'endettement et que le secteur privé n'a pas été suffisamment outillé pour se substituer aux financements extérieurs à travers sa contribution aux finances publiques ? Il faut davantage travailler au développement du secteur privé puisque c'est ce secteur qui permet de construire l'avenir, de construire un grand pays », a-t-il ajouté.
Le porte-étendard de l'ex-parti au pouvoir a également relevé que la Côte d'Ivoire, avec l'admission à l'initiative Ppte, un programme de désendettement en faveur des Pays pauvres très endettés, profite d'un environnement d'endettement favorable. Mais, à son avis, cela n'est pas suffisant pour s'en contenter. « Comme maintenant, on peut s'endetter, alors le pouvoir actuel s'endette à des taux excessif. En février-mars 2015, 1 milliard de dollar a été emprunté à un taux de 6,625 % remboursable sur 10 ans à partir de 2016, en trois fois. C'est excessif. C'est inimaginable pour un pays comme la Côte d'Ivoire. Ils ont en train d'hypothéquer l'avenir, d'appauvrir nos enfants et nos petits-enfants », a-t-il apprécié.
Son appel à Guillaume Soro...
C'est à juste titre qu'il a sollicité du président de l'Assemblée nationale, Guillaume Soro, et de ses pairs députés, l'introduction d'une proposition de loi en vue de légiférer sur le taux maximum d'endettement. « La Côte d’Ivoire, sous Ouattara, est en train de rattraper le niveau de sa dette avant le PPTE . Il y a urgence. La question de l'endettement doit être réglée au niveau législatif pour qu'on fixe un niveau d'endettement de manière à préserver l'avenir des générations futures », a proposé le candidat du Fpi, qui avait à ses côtés plusieurs pontes de ce parti dont, entre autres, les ministres Alcide Djédjé, Christine Adjobi Nébout et Amani N'guessan, et qui s'est défendu d'avoir échoué lors de son passage à la Primature de 2000 à fin 2002.
«On ne peut pas dire que le Fpi a échoué. C'est la rébellion qui nous a empêché de travailler. Sinon, de 2000 à 2003, le gouvernement que je dirigeais, a eu des résultats majeurs. A preuve, la Côte d'Ivoire devait atteindre le point d'achèvement du Ppte en 2003. C'est la rébellion qui nous a fait rater le Ppte cette année-là et a fait différer son atteinte de 2003 à 2012. Même les dérives dans la filière Café-cacoa, c'est après 2002 », a insisté Affi N'guessan, qui promet de lever tous les monopoles et dédier un fonds souverain pour l'émergence de « champions économiques ivoiriens ».
TRAORE Tié
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Tié TRAORE
Journaliste Reporter
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