La situation a dégénéré lorsque l'arbitre a sifflé la fin du match au cours duquel Al-Masry, club de Port Said, a fait subir à Al-Ahly, sa première défaite (3-1) de la saison, lors de la 17e journée du championnat national. Des centaines de supporteurs d'Al-Masry ont commencé à lancer des pierres et des bouteilles contre ceux d'Al-Ahly, déclenchant ainsi les violences, selon des témoins. Ils se sont affrontés à coups de poings, et selon des sources médicales, plusieurs sont morts ou ont été blessés à l'arme blanche.
La rencontre entre al-Zamalek et le club Ismaïly annulée en raison d'un incendie
La violence sur les terrains de football n'est pas nouvelle dans ce pays où les partisans d'Al-Ahly ou de Zamalek s'affrontent régulièrement avec les supporters adverses notamment au Caire. Mais ce drame est l'un des plus important dans l'histoire du football.
A Port Saïd, les magasins ont baissé leurs rideaux, tandis que des particuliers aidaient à transporter les blessés dans leurs voitures. Des coups de feu ont été entendus sur la route menant vers la capitale. Dans le même temps, un incendie s'est déclaré au stade du Caire lors du match oppposant al-Zamalek au club Ismaïly amenant les responsables à annuler la partie. L'incendie a été maîtrisé, a indiqué un responsable de la sécurité.
Mercredi soir, alors que le pays traverse une véritable crise sur fond d'affrontements antre les autorités militaires et les manifestants, les Frères musulmans, grands vainqueurs des dernières législatives, ont accusé les partisans du président déchu Hosni Moubarak d'être responsables de ces violences.
Les joueurs évacués par des avions militaires
«Les événements de Port-Saïd ont été planifiés et sont un message des partisans de l'ancien régime», a affirmé le député Essam al-Erian dans un communiqué publié sur le site internet du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), la formation politique de la confrérie.
Le président de l'Assemblée du peuple, l'islamiste Saad al-Katatni, a annoncé pour sa part la convocation jeudi d'une réunion extraordinaire de la chambre pour discuter de ces évènements.
De son côté, le maréchal Hussein Tantaoui, le chef du Conseil suprême des forces armées, au pouvoir depuis la chute en février 2011 de Moubarak, a envoyé deux avions militaires à Port-Saïd pour évacuer les joueurs et les blessés, a rapporté la télévision d'Etat. Le procureur général du Caire a ordonné une enquête.
LeParisien.fr