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Microfinance en Côte d’Ivoire : une croissance solide, mais des risques en embuscade - Rapport

Publié le : 16 février 2025 par Samuel KADIO

À fin septembre 2024, les dépôts collectés par les institutions de microfinance en Côte d’Ivoire ont progressé de 15,7 milliards FCFA, soit une hausse trimestrielle de 2,6 %, selon un rapport de la BCEAO.

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Le secteur de la microfinance dans l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) continue de montrer des signes de résilience et de croissance, avec des performances variées selon les pays. La Côte d'Ivoire, l'une des économies les plus dynamiques de la région, se distingue par une progression notable des dépôts et des crédits.

Selon le dernier rapport de la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), publié en janvier 2025, le pays affiche des résultats encourageants, bien que des problèmes de gestion des risques de crédit et de gouvernance subsistent.

La Côte d'Ivoire en chiffres 

À fin septembre 2024, la Côte d'Ivoire se classe parmi les pays de l'UMOA ayant enregistré les plus fortes hausses en matière de dépôts et de crédits.

Les dépôts collectés par les institutions de microfinance ont augmenté de 15,7 milliards FCFA (+2,6%) par rapport au trimestre précédent, atteignant un total de 617,5 milliards FCFA.

Cette progression reflète une confiance accrue des populations ivoiriennes envers les Systèmes Financiers Décentralisés (SFD), qui jouent un rôle crucial dans l'inclusion financière, notamment dans les zones rurales et périurbaines.

Du côté des crédits, la Côte d'Ivoire a également enregistré une croissance significative, avec une augmentation de 29,3 milliards FCFA (+4,8%) par rapport au trimestre précédent, portant l'encours total des crédits à 639,5 milliards FCFA. Une performance qui place le pays d'Alassane Ouattara parmi les pays les plus dynamiques de l'UMOA en matière de microfinance, aux côtés du Togo et du Sénégal.

Structure des dépôts et des crédits en Côte d'Ivoire

Comme dans les autres pays de l'UMOA, les dépôts à vue dominent largement en Côte d'Ivoire, représentant une part importante des dépôts collectés.

Les dépôts à terme et les autres types de dépôts (comptes d'épargne à régime spécial, dépôts de garantie, etc.) restent minoritaires, mais leur part est en légère augmentation, témoignant d'une diversification progressive des produits financiers offerts par les SFD.

En ce qui concerne les crédits, la Côte d'Ivoire se distingue par une répartition équilibrée entre les concours à court terme (50,4%), les prêts à moyen terme (30,9%) et les prêts à long terme (18,7%).

Cette diversification des échéances de crédit est un signe positif, car elle permet de répondre aux besoins variés des clients, qu'il s'agisse de financer des activités agricoles, commerciales ou de consommation.

Tensions sur les crédits

Si la microfinance ivoirienne poursuit son expansion, elle n’échappe pas aux turbulences qui affectent l’ensemble du secteur dans l’UMOA.

Le pays compte une institution de microfinance sous administration provisoire, un chiffre stable par rapport au trimestre précédent, mais révélateur d’une surveillance accrue de la régulation.

Surtout, la qualité du portefeuille de crédits se dégrade, avec une montée des créances en souffrance. Bien que cette détérioration soit moins marquée qu’ailleurs dans la région, elle met en évidence les fragilités structurelles des SFD, notamment en matière de gestion du risque de crédit.

Pour la BCEAO, il s’agit là d’un défi majeur à relever pour éviter que la dynamique de croissance du secteur ne soit freinée par une montée incontrôlée des impayés.


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Article rédigé par

Samuel KADIO

Journaliste Reporter

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