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Interdiction aux Gbaka d'entrer à Adjamé : une affaire d'argent ?
Publié le : 10 mars 2025 par Samuel KADIO

Le maire d'Adjamé, Farikou Soumahoro et le gouverneur du district, Cissé Bacongo ©Dr (collage Linfodrome)
La mairie d’Adjamé interdit aux Gbaka d’entrer dans la commune, invoquant des raisons urbanistiques. Mais derrière cette décision, une bataille financière semble opposer la municipalité au District autonome d’Abidjan.
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À partir de ce mois de mars, les célèbres Gbaka ne pourront plus pénétrer dans la commune d'Adjamé, plaque tournante du transport en commun dans la capitale économique.
Une décision annoncée par le District autonome d'Abidjan, probablement pour des raisons de réorganisation urbaine et de fluidité du trafic. Mais derrière cette réforme, une question d’ordre financier semble se poser.
Une réforme pour une nouvelle organisation ?
Selon les autorités du District d'Abidjan, « les terminus et stations de la Liberté, Renault, en bas du pont, etc., seront définitivement fermés et délocalisés sur le site de l'ancienne casse d'Adjamé pont ferraille ».
Ce site dédié est en cours d'aménagement pour accueillir une nouvelle gare destinée aux minicars. L'objectif affiché est de désengorger Adjamé, souvent saturée par les milliers de Gbaka qui y transitent chaque jour. « Ces minicars créent tellement de désagréments à la population », justifie le maire d'Adjamé, Farikou Soumahoro.
Mais, cette décision, dit-il, repose aussi sur une réalité économique qu'il juge injuste. « Nous recevons quotidiennement plus de 15 000 Gbaka, mais ces véhicules payent leurs taxes au District autonome d'Abidjan et rien n'est versé à la mairie d'Adjamé », déplore Farikou Soumahoro.
Un manque à gagner pour la mairie d'Adjamé ?
La municipalité estime que cette situation est une perte de revenus pour la commune qui supporte pourtant les nuisances liées à ce flux intense de véhicules. « Nous trouvons cela inconcevable », insiste Farikou Soumahoro.
« En tant que maire, nous avons pris cette décision pour que désormais tous les minicars venant de Bingerville, Anyama, Abobo et Yopougon s'arrêtent à l'ancien site de la casse. »
Cette restriction impose aux usagers de modifier leurs habitudes de transport, avec des correspondances supplémentaires et des coûts de déplacement potentiellement plus élevés.
Transporteurs et usagers en colère
Sur le terrain, la mesure suscite l'inquiétude des chauffeurs de Gbaka, qui dénoncent un manque de concertation et redoutent une baisse de leurs revenus.
« Cela va rallonger nos trajets et augmenter nos charges. Au final, c'est nous et les passagers qui allons payer », se plaint au micro de Linfodrome Soumahoro Siriki, un chauffeur de Gbaka.
Côté passagers, la frustration est palpable. « Cela signifie plus d'attente et des frais supplémentaires. On a déjà du mal avec le coût du transport », s'indigne Katche Christian, un utilisateur.
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Samuel KADIO
Journaliste Reporter
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