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Cybercriminalité en Afrique de l’Ouest : 70% de connectivité, 40% de fraudes (GIABA)

Publié le : 13 mai 2025 par DJOMANDE Aziz

CYBERSECURITE EN AFRIQUE DE L'OUEST (PH:DR)

CYBERSECURITE EN AFRIQUE DE L'OUEST (PH:DR)

Il urge de créer un bouclier numérique en Afrique de l’ouest. La cybercriminalité gangrène les économies ouest-africaines, selon une étude récente du GIABA (Groupe d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique). Sous équipée et moins experte dans le domaine, la région fait face à une menace amplifiée par une connectivité internet en hausse. 

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Alors que 02 délits sur 03 signalés sont liés au numérique, la cybersécurité reste perçue comme un privilège, non comme une priorité. Les États membres du GIABA (15 pays) naviguent à vue et la connectivité internet atteint 70 % au Cap-Vert, contre 15 % au Niger, mais cette croissance est sapée par des cyberattaques en hausse de 300 % depuis 2020. 

Fraudes, arnaques mobile et Ponzi : Le Top 5 des fléaux

L’enquête du GIABA dresse un bilan des méthodes préférées des cybercriminels. Premièrement, les fraudes aux « frais d’avance » (40 % des cas) avec de fausses promesses de gains en échange de paiements initiaux. Deuxièmement, les combines liées à l’argent mobile (15 %) avec des détournements de portefeuilles électroniques. 

Troisièmement, les systèmes pyramidaux (13 %) avec arnaques de type Ponzi profitant de la méfiance limitée envers les placements. Ensuite le piratage de sites web et de plateformes (7 %) et la compromission de mails professionnels (7 %). À noter que les fraudes aux cartes bancaires et le financement du terrorisme restent marginaux, mais sous-surveillés. 

COVID-19 : L’accélérateur invisible de la crise

La pandémie a servi de catalyseur. Entre 2020 et 2021, les forces de l’ordre ont été submergées : 65 % des plaintes concernaient des cybercrimes. Une pression d’autant plus forte que les pays peinent à harmoniser leurs législations, créant des failles exploitables par les réseaux criminels. 

L’étude alerte sur les liens entre cybercriminalité et circuits financiers illicites. Les produits des fraudes sont recyclés via les transferts instantanés via mobile money, les cryptomonnaies non régulées et les fausses entreprises offshore.  Or, moins de 30 % des États membres ont des cadres juridiques adaptés pour tracer ces flux. 

Face à l’urgence, le GIABA prône une approche collaborative l’harmonisation des lois contre l’« arbitrage réglementaire » entre pays, la formation massive des policiers, magistrats et institutions financières, la sensibilisation des populations, premières cibles des arnaques et la création des centres d’alerte régionaux pour partager les données en temps réel. Sans action rapide, la cybercriminalité pourrait coûter jusqu’à 3 % du PIB régional d’ici fin 2026. Pour parer à l’évidence, le GIABA veut une lutte qui passe par un sursaut collectif, avant que le numérique ne devienne un ennemi… et non un allié du développement. 


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Article rédigé par

DJOMANDE Aziz

Journaliste Reporter

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