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Côte d'Ivoire / Production agricole : La filière anacarde en crise

Publié le : 28 novembre 2018 par Elysée Lath

La filière anacarde en Côte d'Ivoire est en crise. Les exportations de noix de cajou sont en régression depuis mars 2018, alors que ces trois dernières années, les prix enregistraient une hausse du fait de la demande croissante.

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En effet, la Côte d'Ivoire demeure le premier fournisseur du Vietnam, qui, lui, est le premier transformateur et premier exportateur mondial de noix de cajou. Or, déjà en janvier 2018, le président de l’Association des noix de cajou du Vietnam (Vinacas), Nguyen Duc Thanh, confiait à Vietnam.net que les prix des noix de cajou brutes importées étaient trop élevés et l'amande parfois de mauvaise qualité. Il précisait également que cette année (2018), l’accent serait mis sur la qualité. Toute chose qui a amené ce pays à se lancer dans une politique de diversification des sources d'approvisionnement. Dans cet élan, l'on apprend que le Vietnam, par le biais de Vinacas, appuie la culture de 500 000 hectares d'anacardiers dans le pays voisin, le Cambodge, dont la production sera achetée par les entreprises vietnamiennes.

A relire: Cajou/ Campagne 2018 : Le prix du kilogramme fixé à 500 F Cfa

Cette situation n'est pas sans répercussion sur la filière en Côte d'Ivoire, son premier fournisseur. Les conséquences dans le pays se caractérisent actuellement par une réduction des commandes, qui sont passées de 195 000 tonnes entre janvier et juin 2017 à 127 000 tonnes sur la même période, cette année. Aussi, il faut souligner que sur l'année écoulée, ce sont 450 000 tonnes de la production nationale qui ont été acheminées vers le premier transformateur mondial. Ce qui ne sera certainement pas le cas cette année. Ce ralentissement de la demande vietnamienne a pour impact direct l'accumulation des stocks sur place. Les chiffres officiels font mention de 18 000 tonnes de cajou qui seraient restées invendues à fin octobre 2018, quand la Fédération nationale des producteurs de l'anacarde (Fenapaci), elle, parle de 30 000 tonnes. Il y aurait, apprend-on, 190 000 tonnes supplémentaires qui attendraient dans les ports d'Abidjan et de San Pedro. L'incidence de cette conjoncture sur les cours mondiaux est également perceptible : de 2 000 Dollars (environ 1,156 million de Fcfa, au taux de 578 Fcfa la valeur du Dollar) en 2017, la tonne se négocie à 1 200 Dollars (environ 694 mille Fcfa) cette saison. Le site Afrikipresse.fr évoque des pertes substantielles de l'ordre de 60 milliards de Fcfa au titre des paysans, quand l’État, lui, enregistre un manque à gagner de 17 milliards de Fcfa.

Le site énumère également un certain nombre de solutions envisagées par le gouvernement pour surmonter cette crise. Entre autres, la prise d'une mesure, depuis 2016, qui consiste pour l’État à verser 400 Fcfa pour chaque kilogramme d'amande produit et vendu, payé après que l'opérateur a financé l'achat et la transformation. Cela pour favoriser la transformation locale. Le gouvernement a également incité le Conseil du coton et de l'anacarde à acheter des volumes de noix de cajou à un prix « raisonnable » et à améliorer le contrôle de la qualité et du stockage, via des « entreprises (qui) vont pouvoir garder leurs magasins et la récolte des noix dans de bonnes conditions, le temps que les prix remontent ». A cette liste d'initiatives, s'ajoutent celles de la formation de 74 experts pour relever le défi de la transformation locale de l'anacarde, ainsi que des incitations fiscales importantes pour favoriser l’investissement dans la création d’une filière de broyage locale.

 

Elysée LATH

 

 


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Article rédigé par

Elysée Lath

Journaliste Reporter

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