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Examens et concours : Comment l’IA peut lutter contre la fraude en Côte d’Ivoire
Publié le : 25 juin 2025 par Mominé COULIBALY
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ELEVES A L'EXAMEN (PH:DR)
En Côte d’Ivoire, environ 3619 cas de fraudes ont été révélés aux examens du BEPC et BAC 2024. Face au tandem fraude-tricherie qui mine la sphère des examens scolaires et concours administratifs, l’intelligence artificielle (IA) peut se présenter comme une redoutable arme pour le gouvernement de Côte d’Ivoire.
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A une ère où, les réseaux sociaux, Internet et les téléphones sont devenus omniprésents et très indispensables tant pour les parents que pour les enfants, la surveillance des élèves et candidats lors des examens scolaires et concours administratifs ou professionnels, s’annonce difficile. Dévoué à sa cause : « Ensemble pour zéro fraude en Côte d’Ivoire », l’Etat de Côte d’Ivoire doit impérativement adopter l’IA pour lutter contre la fraude et la tricherie aux examens et concours.
Examens et concours entachés
Chaque année, les épreuves du BEPC, du BAC ou des concours administratifs sont entachées de cas de tricherie : falsification d’identités, téléphones cachés, réseaux de fraude bien organisé. Selon les chiffres, 1932 cas de fraude et tricherie ont été révélés en 2023. Mais le chiffre a grimpé en 2024, avec 3619 cas, dont 574 cas au BEPC et 3045 au BAC.
« Ensemble, disons non à la fraude sous toutes ses formes. Travaillons à édifier le système scolaire et administratif, sans fraude en vue d’une éducation de qualité ».
Malgré tout le personnel du corps enseignant et les vidéos surveillances déployés, par le ministère de l’Éducation nationale, la fraude résiste comme un os dans la gorge du système éducatif. Conscient des difficultés, Kadidiata Diarra Badji, directrice des Examens et concours (DECO) du ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, a incité la communauté éducative à faire de la lutte contre la fraude, leur combat sempiternel. « Ensemble, disons non à la fraude sous toutes ses formes. Travaillons à édifier le système scolaire et administratif, sans fraude en vue d’une éducation de qualité », a-t-elle lancé.
L’intelligence artificielle à la rescousse
L’IA offre des solutions concrètes. En amont, l’intelligence artificielle peut être utilisée pour l’analyse comportementale des candidats à travers des logiciels de proctoring : mouvements suspects, regards fuyants, changement de voix... Tout est passé au peigne fin par des algorithmes capables d’alerter en temps réel les surveillants.
En salle d’examen, des caméras intelligentes dotées de reconnaissance faciale permettent de vérifier que le candidat présent est bien le bon. Fini les remplaçants ou les « S’il te plaît, tu peux aller composer à ma place ! » Mieux encore, ces outils peuvent repérer les échanges de papiers, les communications furtives ou les gestes suspects.
En effet, pour les examens à distance ou les concours en ligne, l’IA joue un rôle de vigie. Grâce au machine learning, elle apprend à détecter les comportements déviants. Le clavier, la souris, la caméra, le micro : tout est surveillé. Impossible de faire entrer un complice ou de consulter Google sans être repéré. C’est comme si l’œil de l’État restait ouvert 24/7.
Fini les remplaçants ou les « S’il te plaît, tu peux aller composer à ma place ! » Mieux encore, ces outils peuvent repérer les échanges de papiers, les communications furtives ou les gestes suspects.
Mettre en place de telles technologies a un coût, certes. Mais face aux pertes engendrées par la fraude, telles que la reprise d’épreuves, la perte de confiance du public, le contentieux judiciaires, le jeu en vaut la chandelle. Plusieurs pays africains comme le Rwanda ou le Ghana ont déjà entamé cette transition technologique.
Ce que peut faire l’État ivoirien
Pour tirer son épingle du jeu, le gouvernement ivoirien pourrait entamer le processus d’adoption véritable, en intégrant l’IA dans les dispositifs de surveillance des examens dès la session 2026. Aussi, l’Etat de Côte d’Ivoire peut créer un centre national de cybersécurité éducatif qui servira à former des agents spécialisés dans l’analyse des données d’examen.
Dans le même filon, lancer un appel à projets à destination des startups locales spécialisées en edtech et en cybersécurité. Une telle stratégie serait la goutte d’eau qui fait déborder le vase de la fraude, et renforcerait la crédibilité des concours publics et examens scolaires en Côte d’Ivoire.
Il faut savoir que l’IA ne remplacera pas la vigilance
humaine, mais elle peut devenir son bras droit. Dans un pays où chaque concours
est perçu comme une porte de sortie vers un avenir meilleur, garantir l’équité des examens par des moyens
technologiques devient une nécessité, non un luxe.
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Mominé COULIBALY
Journaliste Stagiaire
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