COP30 : La grosse surprise climatique que prépare le Brésil en Amazonie

Le Brésil, représenté par la ministre de l’Environnement, Marina Silva, a déjà annoncé la couleur. Qualifiant ce rendez-vous de « COP des COP », elle a souligné la gravité de la situation et l'importance de la solidarité internationale. L’objectif principal sera de renforcer les Contributions Déterminées au niveau National (CDN), ces engagements pris par chaque pays pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et s’adapter au changement climatique.

Un Brésil exemplaire ?

Sous la présidence de Luiz Inácio Lula da Silva, le Brésil ambitionne de montrer l’exemple. Le pays s’est fixé un objectif ambitieux : atteindre « zéro déforestation ». Les chiffres de 2024 témoignent d’un premier succès, avec une baisse de 30 % de la déforestation en Amazonie, la meilleure performance en 15 ans.

« COP des COP », atteindre « zéro déforestation ».

Cependant, le pays n’échappe pas aux contradictions. Bien qu'il prenne des mesures environnementales exemplaires, le Brésil demeure un important producteur de pétrole. Ana Toni, secrétaire brésilienne au Climat, a insisté sur la volonté du pays de ne pas fuir le débat sur la sortie des combustibles fossiles. Elle a rappelé que le Brésil a été pionnier dans la lutte contre la déforestation et s’engage à adopter une position similaire sur les énergies fossiles, malgré les défis économiques et sociaux.

Malgré un contexte géopolitique complexe

La COP30 se déroulera dans un contexte international tendu. Aux États-Unis, le retour d’un climatosceptique à la Maison Blanche complique les négociations. L’ombre de Donald Trump, désormais président, plane sur les discussions. Sans l’engagement des États-Unis, la signature d’accords solides pourrait s’avérer difficile.

Par ailleurs, cette édition marquera la troisième année consécutive où la COP se tient dans un pays produisant massivement des hydrocarbures. Après les Émirats arabes unis en 2023 et l’Azerbaïdjan en 2024, le Brésil devra convaincre que son rôle de producteur pétrolier n’est pas incompatible avec une ambition climatique forte.

L'Amazonie, symbole d'un nouveau départ

Organiser la COP30 à Belém est un choix hautement symbolique. L’Amazonie, poumon vert de la planète, représente à elle seule l’enjeu crucial de la lutte contre le réchauffement climatique. En se positionnant comme leader environnemental, le Brésil cherche à attirer l’attention sur les défis et opportunités liés à la préservation de cette région unique.

Marina Silva insiste sur la nécessité de restaurer la confiance entre les parties prenantes et d'agir avec une solidarité accrue. Ce défi sera particulièrement ardu, mais il est impératif pour garantir des avancées significatives dans la lutte contre le changement climatique.

Une COP sous haute attente

La COP30 sera bien plus qu’une conférence. Elle incarnera un test pour la communauté internationale et pour le Brésil lui-même. Entre ambition affichée et contradictions assumées, le pays devra démontrer qu’il peut concilier développement économique et protection environnementale. Avec l’Amazonie comme toile de fond, cette édition pourrait marquer un tournant décisif. Si les promesses se traduisent par des actions concrètes, la COP30 à Belém pourrait bien devenir un symbole d’espoir pour la planète entière.

Le Brésil promet que la COP30, aux portes de l'Amazonie, sera plus ambitieuse
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— RFI (@RFI) November 24, 2024