Stratégie militaire : Le Maroc déploie des drones « Scorpion » et hélicoptères Apache

Mercredi 5 mars, la base aérienne de Salé a vibré au rythme des hélices des nouveaux Apache AH-64E, reçus en grande pompe sous les Hautes Instructions du Roi Mohammed VI. Ces hélicoptères, reconnus pour leur polyvalence et leur puissance de feu, modernisent davantage les Forces Armées Royales (FAR). « Cette acquisition consolide notre capacité à répondre aux défis sécuritaires complexes », a déclaré Abdeltif Loudyi, ministre délégué à la Défense nationale, lors de la cérémonie. 

TB-001 « Scorpion » : la Chine, nouvel allié technologique

Parmi les invités de marque figuraient une délégation américaine de haut rang, menée par le général Michael Langley (commandant de l’US AFRICOM) et Aimee Cutrona, chargée d’Affaires à l’ambassade des États-Unis. Une dynamique pour une coopération militaire vieille de plusieurs décennies. « Les Apache renforcent l’interopérabilité entre nos armées », a souligné Cutrona, rappelant les exercices communs réguliers. 

Dans l’ombre des Apache, un autre renfort stratégique a fait son entrée : les drones TB-001, surnommés « Scorpion à double queue ». Conçus par la Chine, ces engins longue portée (8 500 km) peuvent voler 40 heures d’affilée et emporter 1 500 kg de munitions. « Ils offrent une capacité de frappe chirurgicale et de surveillance inédite », explique un expert militaire cité par Army Recognition. 

Cette acquisition dénote du partenariat croissant avec Pékin. Déjà, le Maroc utilise des drones Wing Loong II, des systèmes de défense Sky Dragon 50 et des lance-roquettes AR2 chinois. Pour Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie, « cette diversification des fournisseurs est essentielle pour notre autonomie stratégique ». 

États-Unis vs Chine : le Maroc mise sur l’équilibre des puissances 

Avec ces deux achats, Rabat refuse de dépendre d’un seul partenaire, le Royaume construit un arsenal hétéroclite mais complémentaire. Les Apache, fleurons de la technologie américaine, répondent à des besoins tactiques immédiats, tandis que les drones chinois visent des missions de long terme (surveillance du Sahara, lutte anti-terroriste). 

« Le Maroc joue habilement la carte de la multipolarité », analyse un diplomate européen sous couvert d’anonymat. Preuve de cette stratégie : en 2023, le pays a multiplié les exercices militaires avec l’OTAN tout en accueillant des investissements chinois dans ses infrastructures portuaires. 

« Ces outils nous placent en position de force pour protéger notre intégrité territoriale », a insisté un officier des FAR. Une nécessité, alors que l’Algérie voisine a accru son budget militaire de 30 % en 2024.  En diversifiant ses alliances, le Maroc affirme sa souveraineté sans provoquer de rupture avec ses partenaires historiques. Si Washington reste un allié indéfectible, la percée chinoise révèle une stratégie pragmatique. Un équilibre délicat, mais nécessaire pour un pays qui se voit autant en gardien de sa stabilité qu’en acteur clé de la sécurité africaine. 

🌍🇲🇦 Le Maroc muscle sa défense avec le redoutable drone TB-001 chinois ! 🚀✈️

Le TB-001, surnommé “Scorpion à double queue”, rejoint les forces aériennes marocaines, apportant des capacités de surveillance et de frappe de haute précision. Ce drone de combat MALE (Moyenne… pic.twitter.com/CG1k6q4Um7

— Moorish🇲🇦👑🫡 (@MoorishRbati) March 6, 2025