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« Hezbollah ne cédera pas » : La réponse sans équivoque de Naïm Qassem à Joseph Aoun
Publié le : 18 avril 2025 par DJOMANDE Aziz

NAIM QASSEM CHEF DU HEZBOLLAH LIBANAIS (PH:DR)
Le Hezbollah décide campe de camper sur ses positions. Dans un discours prononcé ce vendredi, le chef du Hezbollah, Naïm Qassem a déclaré sans équivoque que son mouvement «ne permettra à personne de le désarmer».
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Cette déclaration du parti chiite libanais fait office de réplique au président libanais, Joseph Aoun qui a récemment affirmé que l’État devait avoir «le monopole des armes», ce qui ravive le débat sur la stratégie de défense nationale.
Un dialogue en douce
Naïm Qassem s’est cependant dit prêt à engager un dialogue sur une stratégie de défense globale, à condition qu’il se fasse sous la houlette exclusive du président Joseph Aoun, et non sous la pression d’Israël. «Oui au dialogue sur la stratégie de défense, mais pas sous la pression de l’occupation,» a-t-il insisté en ajoutant que ce débat doit être mené à l’échelle diplomatique, économique et militaire.
Le chef du Hezbollah a été on ne peut plus clair. «Désarmer la résistance reviendrait à rendre service à l’ennemi. Vous devez retirer le mot « désarmement » de votre vocabulaire, » a martelé Naïm Qassem. Il s’exprimait aux côtés des drapeaux libanais et du Hezbollah.
Le chef du Hezbollah a ajouté que la résistance armée «ne servira jamais à créer des divisions avec l’armée libanaise», et que toute tentative de désarmement serait traitée comme une agression. «Nous ne capitulerons pas. Tout comme nous avons affronté Israël, nous ferons face à ceux qui veulent désarmer la résistance.»
Accord de cessez-le-feu non respecté par l’Etat Hébreu
Le chef du Hezbollah a souligné que l’accord de cessez-le-feu du 27 novembre 2024 n’était pas respecté par Israël, qui poursuit selon lui ses attaques quotidiennes contre le Liban. «Voyons d’abord comment Israël respecte l’accord et cesse ses violations, ensuite nous pourrons discuter des autres clauses de la résolution 1701», a-t-il précisé.
La résolution 1701, adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU en 2006, stipule qu’aucune force armée autre que celle de l’État libanais ne doit être présente au sud du pays. Mais pour Qassem, tout démantèlement des positions du Hezbollah est prématuré tant que les agressions israéliennes continuent.
Naïm Qassem a défendu le rôle de son mouvement en insistant sur la légitimité de la résistance face à «l’occupation israélienne» et à son «expansionnisme». «Les armes du Hezbollah sont une réaction à l’occupation et à l’incapacité de l’État à défendre les Libanais. La résistance a stoppé Israël, même au prix du sacrifice.» Selon lui, «le vrai problème du Liban, c’est l’occupation israélienne, pas les armes du Hezbollah comme certains veulent le faire croire».
Une réponse directe au président Joseph Aoun
En réponse au discours d’investiture du président Joseph Aoun, qui avait souligné la nécessité de renforcer le rôle de l’État et son autorité exclusive sur les armes, Qassem a rappelé que le chef de l’État lui-même avait évoqué une stratégie de sécurité intégrée. «Nous sommes prêts à discuter d’une stratégie de défense qui renforce l’armée et profite de la résistance. Mais ce dialogue doit être organisé par l’État libanais, sans influence étrangère,» a-t-il réaffirmé.
Le discours de Naïm Qassem intervient dans un contexte de fortes tensions à la frontière sud. Depuis la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu, plus de 140 personnes auraient été tuées au Liban dans des frappes israéliennes quasi quotidiennes. Qassem a avancé le chiffre de 2 700 attaques depuis fin 2024. Dans la journée de vendredi, l’armée israélienne a reconnu avoir mené deux frappes ciblées contre des membres présumés du Hezbollah.
«Ceux qui pensent que le Hezbollah est affaibli se trompent. Nous ne permettrons pas à Israël d’entrer au Liban.» Le Hezbollah, selon lui, reste prêt à «se battre à la frontière» si l’État libanais le décide. Il appelle à un dialogue souverain, mais rejette toute discussion sur son désarmement tant que l’État hébreu continue ses agressions.
Dans un discours historique où il affirme que le parti ne rendra pas les armes, le secrétaire général du Hezbollah Cheikh Naïm Qasem annonce :
— InfoSudLiban (@InfoSudLiban) April 18, 2025
"Nous ne sommes plus un groupe, nous sommes un peuple, nous sommes une Oumah, nous sommes la terre, nous sommes la poussière, nous… pic.twitter.com/jyfobOEMjb
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DJOMANDE Aziz
Journaliste Reporter
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