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« Sombre Lagune » d’Antoine Glaser : Le roman policier qui dévoile tous les secrets d’Abidjan

Publié le : 02 mai 2025 par DJOMANDE Aziz

SOMBRE LAGUNE ROMAN POLICIER DE ANTOINE GLASER (PH:DR)

SOMBRE LAGUNE ROMAN POLICIER DE ANTOINE GLASER (PH:DR)

Dans Sombre Lagune, roman noir publié aux éditions Fayard, Antoine Glaser plonge le lecteur dans les bas-fonds d’Abidjan, où se mêlent trafics de drogue, corruption d’État et mystères non élucidés. Journaliste et fin connaisseur de l’Afrique, l’auteur avoue que l’idée du livre a germé à partir d’un fait réel troublant : les disparitions non résolues en Côte d’Ivoire.

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« Certains corps ne remontent jamais à la surface. J’ai voulu explorer ces zones d’ombre », confie-t-il à Christophe Boisbouvier lors d’un entretien exclusif. Ce thriller politique, aussi haletant qu’informé, s’inspire de ses années d’enquêtes sur place. « En Côte d’Ivoire, la frontière entre fiction et réalité est parfois ténue. J’ai croisé des personnages qui dépassent l’imagination d’un romancier », glisse-t-il. 

Abidjan, personnage principal : Une ville entre luxe et criminalité 

La lagune Ébrié, cœur géographique et symbolique du récit, incarne les contradictions d’Abidjan. D’un côté, les quartiers huppés de Cocody et ses élites politico-financières ; de l’autre, les maquis populaires et les réseaux mafieux. Glaser peint une métropole où l’opulence côtoie la violence, et où chaque protagoniste cache un double jeu. 

« Abidjan est une ville-monde, mais aussi un miroir des dysfonctionnements africains. Les trafiquants y côtoient les ministres, les ONG jouent aux équilibristes », analyse l’auteur. Le roman dépeint notamment des scènes de blanchiment d’argent via des sociétés écrans et des transferts offshore, une réalité documentée par Glaser dans ses travaux journalistiques. 

Si Sombre Lagune est une fiction, Antoine Glaser ne cache pas que certains personnages sont inspirés de figures réelles. Le protagoniste principal, un journaliste français tiraillé entre idéalisme et compromissions, rappelle étrangement le parcours de l’auteur lui-même. À ses côtés, un ministre ivoirien véreux, des barons de la drogue liés aux hautes sphères, et une avocate intègre luttant contre le système. 

« Je ne nomme personne, mais les initiés reconnaîtront des silhouettes. En Côte d’Ivoire, tout le monde sait que la corruption a des visages », explique-t-il, esquivant malicieusement les questions sur l’identité précise de ses modèles. « Glaser a un talent pour mêler le vrai et le faux. Certains chapitres font froid dans le dos. » 

Corruption et trafic de drogue : Une critique acerbe du pouvoir ivoirien 

Le livre ne mâche pas ses mots sur les liens troubles entre politiques et narcotrafiquants. Une scène marquante décrit un dîner dans une villa de Bassam, où des responsables publics négocient des contrats en échange de passe-droits. « L’argent de la drogue irrigue l’économie, y compris les campagnes électorales », assène Glaser, rappelant que la Côte d’Ivoire est devenue une plaque tournante de la cocaïne en Afrique de l’Ouest. 

L’auteur cite des cas documentés : « En 2023, des saisies record ont eu lieu, mais personne n’est inquiété. Les commanditaires restent intouchables. » Une critique voilée envers un système judiciaire qu’il juge complice. « Quand la justice ferme les yeux, la littérature ouvre les yeux », lance-t-il. 

Antoine Glaser : « Je ne suis pas romancier, je suis témoin » 

Malgré le succès de ce premier roman, Glaser insiste : il reste avant tout journaliste. « Je n’invente rien, je transpose. Mes sources sont des entretiens, des rapports confidentiels, des années d’observation », précise-t-il. Pour lui, Sombre Lagune est une façon de « raconter l’Afrique autrement », loin des clichés misérabilistes ou exotiques. 

L’écrivain assume aussi un rôle de lanceur d’alerte. « Certains sujets ne passent pas dans la presse. Le roman permet de les aborder sans censure. » Un ancien agent des renseignements ivoiriens, ayant requis l’anonymat, confirme : « Ce livre est à 80 % réel. Les détails sur les filières de blanchiment sont troublants de précision. » 


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Article rédigé par

DJOMANDE Aziz

Journaliste Reporter

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