Convoqués à la gendarmerie : Yodé et Siro reçoivent d’importants soutiens !

Sylvain Decavailles Aba, alias Siro et Dali Djédjé Gervais, plus connu sous le pseudo de Yodé, ont, dans une publication, sur le page Facebook, fait savoir à l’opinion publique qu’ils ont été convoqués à la Brigade de recherche de la gendarmerie pour « enquête judiciaire ». Une publication qui n’a pas tardé à susciter réactions et indignations de la part de leurs fans. Mais aussi des observateurs de la sphère politique du pays.

C’est l’information qui fait polémique du côté de la lagune Ebrié. Depuis leur convocation, les artistes Zouglou Yodé et Siro continuent de recevoir des mots de soutien. Sur les réseaux sociaux, ils sont nombreux à s’être indignés face à ce qu’ils qualifient « d’injustice ». Ces derniers, cyber activistes ou pas, sont donc montés au créneau pour dire leurs vérités aux responsables de ces actes.

« Ce n'est pas un soit transmis dormez tranquille il y a rien en face allez écouter et faite moi retour y a manière de sa convocation de gendarmerie ne paniquer pas écouter les attentivement et répondez seulement bien il y a rien en face les gars », a lâché Djian Boro. « Il ne vous arrivera rien, on est ensemble…la vérité rien que la vérité », a déclaré à son tour un certain Hermann Adjé.

Il est suivi par Al Noufal Traoré, qui lance, « Yodé et Siro ont maintes fois critiqué Gbagbo ici en 2007 ils n’ont pas été convoqués. Ils ont chanté ''ivoirité'' à l’époque de Bédié ici ils n’ont pas été convoqués. Vraiment Humm ». « On vous soutient les vieux. Vous avez dit la vérité tchooooor. Donc dans pays-là, on ne doit plus dire la vérité quoi? Ou va cette côte d'ivoire tant convoitée par ces pays frère au temps jadis », martèle Tano Jean-Claude Xavier.

Même son de cloche pour Yao Gérard Agba qui lui, demande justice. « A cause de Procureur d’un seul camp. Vraiment le pays a changé hein. Sinon je n'ai jamais vu avis de recherche pour le fameux gbaka vert, pour les assassins du jeune décapité (vidéo), pour les incendiés de Toumodi (4 personnes), les autres morts (Sinfra, Lakota, Abidjan, Yakro, Bangolo, etc.). Est-ce que Siro et Yodé ont menti ? Procureur il faut te revoir hein », dénonce-t-il.

Pour d’autres par contre, les deux artistes ne devraient répondre favorablement à cette convocation. Et ce, d’autant plus que, sur lesdites convocations, il n’est mentionné nulle part les noms à l’état civil des zouglouman. « En plus vous n'êtes même pas obligé de répondre à cette convocation qui ne porte pas vos vrai noms . Dans un pays de droit ce sont des choses qui ne se font pas mais bon. On attend de voir jusqu'à où iront les Sbires de l’autre », a déclaré Amandine Glaou.

Faut-il le rappeler, c’est lors d’une prestation que ces deux artistes ont interpellé le procureur de la République, Richard Adou, sur les assassinats commis ici et là depuis le début de la crise électorale. Ils ont d’ailleurs invité le procureur de « faire son job ». Une sortie qui, il faut le dire, n’aurait pas forcement été appréciée par ce dernier. D’où cette convocation.

Mais ce geste est considéré comme la goutte d’eau de trop pour les proches des artistes engagés. C’est le cas du cyber activiste Doukouré Kyria.

«Que dire de l’épisode des artistes Yodé et Siro ? En spectacle dans un espace culturel du pays, ces artistes engagés qui ont sorti des chansons critiques contre tous les régimes qui se sont succédé invitent le procureur Adou Richard à ouvrir des instructions judiciaires sur tous les crimes commis dans cette période. Le peuple exulte tellement les artistes sont en phase avec leurs aspirations les plus profondes. Ce qu’ils demandent n’a rien d’extraordinaire en fait : ils exigent juste que le procureur fasse son job. C’est trop demandé sous le régime de Ouattara. Ils sont convoqués au motif d’une enquête judiciaire. Mais n’est-ce pas la même enquête qu’on demande pour arrêter ceux qui ont décapité le jeune Toussaint à Daoukro et les occupants du Gbaka vert ? Au lieu d’arrêter les coupables qui sont clairement identifiés, on préfère intimider les artistes. Qui peut croire que la situation peut continuer ainsi ? Qui peut croire que ce régime n’est pas pourri. Le fruit est mur. On n’a plus besoin de prendre une branche pour le faire tomber. Sa chute n’est qu’une question de temps. Ainsi j’ai parlé ». Tels sont les propos de cette dame opposée au régime du président Alassane Ouattara.

Arsène L.