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Lutte contre la désinformation en période électorale : La CEDEAO forme 40 journalistes ivoiriens à Abidjan

Publié le : 13 mai 2025 par DJOMANDE Aziz

En octobre 2025, aura l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Pour favoriser la tenue d’un scrutin sans violence et maintenir en amont et en aval, un climat social relativement apaisé, chaque citoyen ou entité se doit de jouer sa partition. Dans cet élan, la presse occupe une place irréductible qui lui demande à la fois hauteur de vue, discernement, éthique et déontologie à un moment où « donner l’information vraie et en temps réel » constitue un grand défi.

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Alors comment transformer médias et journalistes en une forme « d’armée de démineurs de l’information non exacte, manipulée, truquée, fake news, intox, infox » ? La CEDEAO tente de trouver des réponses bien introduites à cette question, en offrant une formation sur mesure à une quarantaine d’hommes et de femmes de médias Ivoiriens.

Former pour mieux prévenir et stimuler le professionnalisme

A Abidjan, l’institution sous-régionale a ouvert, ce mardi, un atelier scruté sur deux jours à l’endroit de 40 journalistes de médias ivoiriens au tour du thème : « Intégrité de l'information et lutte contre la désinformation et les fausses informations ». En collaboration avec l'UNJCI, la doyenne des institutions régionales d’Afrique entend désormais constituer une armure bien solide contre la désinformation qui secoue régulièrement l’Afrique de l’Ouest.

« À l’ère du numérique et des réseaux sociaux, nous vivons dans une société de l’hyperinformation, où chaque citoyen peut produire, diffuser ou transformer des contenus. Pour les journalistes professionnels, il s’agira désormais non seulement de vérifier les faits avant publication, mais aussi de comprendre les mécanismes de la manipulation de l’information, de renforcer notre esprit critique et de promouvoir un journalisme responsable, rigoureux et éthique » a laissé entendre Jean-Claude Coulibaly, président de l’UNJCI.

Par la session des 13 et 14 mai 2025, et à 5 mois de la tenue des élections présidentielles, la CEDEAO espère outiller « ces sentinelles de la démocratie face aux fake news, aux discours de haine et aux manipulations numériques ». L’enjeu est vital pour la Commission de la CEDEAO à un moment où la région affronte des crises sécuritaires et politiques exacerbées par l’infodémie. 

La désinformation, bombe à retardement en temps d’élections 

Les chiffres selon le Global Risks Report 2024, les fausses informations figurent parmi les principales menaces mondiales. En Afrique de l’Ouest, leur impact est démultiplié par l’affaiblissement des institutions, l’alimentation des conflits communautaires, le sabotage des politiques sanitaires (comme lors du COVID-19) et la manipulation des débats climatiques. Avec seulement 34% de la population capable de détecter une fake news (selon Afrobarometer), la mission des 40 formés est de devenir des « démineurs » dans l’écosystème médiatique.

Pendant deux jours, les participants vont explorer des méthodes concrètes pour démasquer l’intox : Vérification en 3 étapes (sources croisées, outils comme InVid pour analyser images/vidéos), Décryptage des réseaux sociaux (traçage des comptes bots, analyse des tendances virales), Utilisation éthique de l’IA (détection de deepfakes, aide à l’enquête data) et Protection numérique (chiffrement des communications, sécurisation des sources).  

« L’intégrité de l’info n’est pas une option, mais une exigence », a précisé Jean-Claude Coulibaly, président de l’Union des journalistes ivoiriens. « Sans vérification, nous devenons complices de la désinformation ». « Nous ne pouvons pas céder nos espaces virtuels à ceux qui propagent la peur », a martelé Dr. Maya Schmaljohann, représentante de la cheffe de coopération allemande en Côte d’Ivoire, partenaire clé du projet.

« Au-delà, cette formation est un appel à l'action et un engagement commun pour protéger la vérité, favoriser la paix et pour défendre la démocratie par le biais d'un journalisme responsable en ce moment-là et votre rôle surtout consiste à rassembler le public à façonner les récits et à l'influencer les conversations nationales. Ensemble, nous pouvons construire une Afrique de l'Ouest mieux informés, plus résiliente » a conclu Mme Fanta Cissé, Ambassadrice de la CEDEAO en Côte d’Ivoire.


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Article rédigé par

DJOMANDE Aziz

Journaliste Reporter

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