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Décentralisation Mamadou Koulibaly veut supprimer les mairies dans les grandes villes

Publié le : 05 février 2018 par Linfodrome

Pour Mamadou Koulibaly, l’expérience des 27 dernières années montre une défaillance complète du processus de décentralisation

Pour Mamadou Koulibaly, l’expérience des 27 dernières années montre une défaillance complète du processus de décentralisation

Après ses « différentes critiques », le professeur Mamadou Koulibaly dévoile les grandes articulations de son projet de société, en vue d’améliorer, dit-il, le quotidien des populations ivoiriennes.

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Comment se fait-il qu’un adepte de l’Etat limité comme Mamadou Koulibaly propose de supprimer les mairies dans les grandes villes de Côte d’Ivoire pour en confier la gestion aux préfets? Comment cela est-il compatible avec l’idéologie libérale dont se réclame Lider ? Explications.

Candidat à l’élection présidentielle de 2020, ''MamKoul'', comme l’appellent affectueusement ses supporters, souhaite toujours une décentralisation efficace et responsable. Mais il est conscient qu’on ne peut aller directement à cette décentralisation poussée si la démocratie au niveau de l’Etat central n’est pas rodée par un régime parlementaire bien ancré, dans lequel les gestionnaires d’argent public sont contraints de rendre compte.

Depuis l’introduction des mairies, départements et régions en Côte d’Ivoire, en même temps que le multipartisme, les lois d’orientation de la décentralisation ont été incapables d’affiner la démocratie locale. Des régions ont été créées sans logiques politiques ou économiques, des départements décentralisés ont rajouté à la confusion, avec les départements déconcentrés de l’Etat central, des mairies qui ont eu des missions, mais sans que le législateur ne leur donne un régime financier, domanial, fiscal clair. Il y a une absence de criarde de subsidiarité entre les organes décentralisés et le gouvernement central.

Depuis 1990, pour des raisons électorales, des fonds colossaux ont été utilisés sans impacter les populations locales, qui se réfèrent toujours aux ministres et présidents de la République plutôt qu’aux élus locaux, dont les budgets sont saucissonnés par le budget central, juste pour entretenir une fonction publique supplémentaire qui n’a pas de réalisations effectives à son actif, autres que l’expropriation des terres agricoles, leur commerce et l’installation anarchique des occupants du domaine public.

Alors que les trottoirs devaient être utilisés pour les piétons, ils y installent des commerces. Les espaces verts et les parcs disparaissent pour du béton qui ne laisse aucune place à la qualité de vie des populations. Les mêmes commerçants qui payent des taxes qui enrichissent les maires sont qualifiés d’informels par le gouvernement central qui les dégage…. D’où la proposition de supprimer de façon transitoire les mairies dans les grandes villes de Côte d’Ivoire et d’en confier leur gestion aux préfets.

Les préfets ne feront que reprendre en mains, avec un coût financier et social moins élevé, ce qui aujourd’hui est laissé aux maires. Le préfet, c’est le gouvernement central: il sera tenu de rendre compte et pourra être sanctionné sans avoir la possibilité d’acheter des voix pour pérenniser sa mauvaise gestion.

En confiant les grandes villes aux préfets, une strate intermédiaire disparaît entre l’argent public et les populations, pour faire des économies. Les préfets n’ont pas à séduire ou draguer des électeurs pour détériorer le cadre de vie. Avec moins de gens et les mêmes moyens financiers, on fera plus et on fera mieux. Moins de détournements, de tickets parallèles… Le temps de bien asseoir la démocratie centrale étatique, avant de passer à la décentralisation progressive et maîtrisée avec une subsidiarité claire et appliquée.

L’expérience des 27 dernières années montre une défaillance complète du processus de décentralisation dans la gestion des marchés, des ordures, des écoles, des centres de santé, des terres urbaines, du fisc, du personnel, de la police municipale, des registres d’état civil, avec un personnel politique plus nombreux, plus coûteux, plus inefficace.

C’est à cela que Mamadou Koulibaly entend remédier lorsqu’il sera élu président de la République de Côte d’Ivoire en octobre 2020.

 

Source : Lider

N.B : Les titres et le chapô sont de la Rédaction


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    Journaliste Reporter

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