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Interdiction de circuler de tricycles à Marcory : Les jeunes d’Anoumabo en colère, le chef Avri Amon réagit

Publié le : 05 octobre 2024 par Adolphe ANGOUA

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Les jeunes chauffeurs et les propriétaires de tricycles s’y opposent fermement et menacent d’intensifier la protestation

Les jeunes chauffeurs et les propriétaires de tricycles s’y opposent fermement et menacent d’intensifier la protestation

Depuis trois jours, la situation est tendue à Marcory, particulièrement dans le sous-quartier de "Sans Fil" et le village d'Anoumabo, où les tricycles, principal moyen de transport pour de nombreuses personnes, sont à l’arrêt. Cette décision d’interdiction, selon les autorités locales, vise à réguler le flux de circulation et à réduire les tensions entre les transporteurs. Cependant, les jeunes chauffeurs et les propriétaires de tricycles s’y opposent fermement et menacent d’intensifier la protestation dès le lundi 7 octobre 2024.

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Le président du collectif des propriétaires de tricycles et chauffeurs de Marcory Sans Fil, Koné Adama, a exprimé, le vendredi 4 octobre 2024, la frustration croissante de ces travailleurs du transport. Selon lui, une nouvelle taxe de 2 000 francs CFA par jour et par tricycle a été imposée, une mesure qu’ils jugent inacceptable. ‘’Nous subissons des rackets. Nous ne pouvons accepter cela’’, a-t-il martelé. Ces jeunes transporteurs, soutenus par certains syndicats locaux, dénoncent une pression économique qu'ils qualifient d'injustifiée et se préparent à paralyser toute la zone d’Anoumabo.

L’impact d’une éventuelle protestation

Cette protestation pourrait avoir un impact majeur sur la mobilité de nombreux habitants de cette partie de Marcory, qui dépendent des tricycles pour leurs déplacements quotidiens. De plus, la menace d’une grève pourrait rapidement dégénérer si aucun dialogue n’est amorcé pour trouver un compromis.

Face à ces accusations, le chef du village d'Anoumabo, Avri Amon, a tenu à clarifier sa position. Il a rejeté en bloc les accusations de racket, expliquant que les jeunes du village avaient eux-mêmes exprimé leur opposition à la présence des tricycles dans leur zone. Selon lui, l’introduction des tricycles a pour objectif initial de contrôler et apaiser la jeunesse locale, souvent en proie à des conflits internes. Cependant, au fil du temps, cette initiative a généré des tensions imprévues.

Le chef a par ailleurs ajouté que la décision d’interdire les tricycles provenait des autorités du district d’Abidjan, et non de la chefferie locale

‘’Moi, j’ai imposé quelle taxe ? », s’est-il défendu. Le chef a par ailleurs ajouté que la décision d’interdire les tricycles provenait des autorités du district d’Abidjan, et non de la chefferie locale. Il a expliqué qu'il s’est simplement aligné sur cette mesure gouvernementale dans l'espoir de restaurer la paix et l'unité au sein de la jeunesse d’Anoumabo.

Avri Amon a également exprimé sa préoccupation quant aux risques de violences qui pourraient découler de cette situation. « À tout moment, cette situation de tension peut s’embraser », a-t-il averti, soulignant l’urgence de trouver une solution avant que la situation ne dégénère.

L’interdiction des tricycles à Abidjan

L’interdiction des tricycles dans le district d’Abidjan n’est pas un fait isolé. Depuis quelque temps, les autorités locales prennent des mesures pour mieux réguler la circulation et limiter les débordements liés à ces véhicules. Les tricycles, bien qu’accessibles et pratiques, sont souvent critiqués pour leur dangerosité et les désordres qu’ils peuvent provoquer dans certaines zones urbaines densément peuplées.

Pour les habitants d’Anoumabo et de Marcory Sans Fil, la disparition des tricycles pourrait avoir des conséquences désastreuses. En effet, ces véhicules représentent un moyen de transport abordable et adapté à des rues souvent étroites et peu praticables pour les voitures ou les taxis. L’absence de tricycles pourrait compliquer considérablement la vie des riverains, qui devront se tourner vers d’autres moyens de transport, souvent plus coûteux.

Les jeunes chauffeurs de tricycles, eux, craignent pour leur avenir

Le chef a évoqué la possibilité de compenser cette interdiction en augmentant le nombre de taxis communaux dans la zone, mais cette solution n’a pas encore été mise en place. Les jeunes chauffeurs de tricycles, eux, craignent pour leur avenir. Pour beaucoup, ce métier représente leur principale source de revenus, et l’interdiction de circuler met en péril leur subsistance.

Alors que la colère gronde et que la menace d’un mouvement de protestation plane sur Marcory, il devient impératif que les autorités locales et les syndicats de transporteurs engagent rapidement des discussions. Un compromis pourrait être trouvé, notamment en revoyant la taxation ou en ajustant les zones d’activité des tricycles et des taxis.

Le cas de Marcory s’inscrit dans un contexte plus large de réorganisation du secteur des transports à Abidjan. Il reflète également les défis auxquels sont confrontés les jeunes travailleurs dans un environnement économique difficile. Pour éviter une escalade des tensions, un dialogue constructif doit être privilégié afin de garantir à la fois la sécurité des populations et la survie économique des transporteurs.


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Article rédigé par

Adolphe ANGOUA

Journaliste Reporter

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