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7 ans de prison et 2 milliards de FCFA requit contre le propriétaire de Klass C : Un verdict sévère et controversé
Publié le : 29 novembre 2024 par Donald GONLI

Kouhnon Mailly Charles, propriétaire des salons de coiffure et d’esthétique de luxe Klass C a lourdement été sanctionné par le parquet en dépit d'un protocole d'accord établi avec l’Agence Emploi Jeunes (AEJ) pour le remborsement de sa dette contractée.
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Le procès de Kouhnon Mailly Charles, propriétaire des salons de coiffure et d’esthétique de luxe Klass C, a abouti à une condamnation lourde le mercredi 27 novembre 2024. Selon des sources proches de l’affaire en délibéré, Malgré un protocole d'accord établi avec l’Agence Emploi Jeunes (AEJ), prévoyant la cession de ses salons pour rembourser une dette colossale de 790 millions de FCFA, le tribunal a prononcé une peine de 7 ans de prison ferme et une amende solidaire de 2 milliards de FCFA, s’appuyant sur les réquisitions engageant à la fois M. Kouhnon et sa société.
Les faits reprochés
Kouhnon Mailly Charles avait obtenu un financement substantiel de 790 millions de FCFA de l’Agence Emploi Jeunes pour développer les activités de Klass C, qui se positionnait comme une chaîne innovante de salons haut de gamme, censée générer des emplois et promouvoir l’entrepreneuriat ivoirien. Cependant, des soupçons de détournement de fonds et de mauvaise gestion ont rapidement émergé, conduisant à une enquête approfondie.
Face aux difficultés financières rencontrées par Klass C et à l’incapacité de rembourser les sommes empruntées, un protocole d’accord avait été signé. Cet accord prévoyait la cession des salons Klass C à l’Agence Emploi Jeune pour en assurer la gestion et récupérer les fonds investis. Malgré cette initiative, jugée par certains comme une tentative de régularisation, le parquet a estimé que les irrégularités entourant l’affaire justifiaient une sanction pénale exemplaire.
Un jugement sévère et controversé
Au terme des audiences, le tribunal a suivi les réquisitions du parquet, condamnant Kouhnon Mailly Charles à une peine de 7 ans de prison et à une amende de 2 milliards de FCFA, solidairement avec sa société Klass C. Selon les juges, les agissements de l’entrepreneur ont causé un préjudice grave aux finances publiques, l’Agence Emploi Jeunes étant financée par des fonds publics destinés à favoriser l’emploi des jeunes en Côte d’Ivoire.
Cette condamnation suscite des réactions contrastées. Certains estiment que cette décision est nécessaire pour dissuader les abus dans la gestion des fonds publics, tandis que d’autres jugent que le protocole d’accord signé devrait avoir été pris en compte comme un effort de réparation de la part de l’accusé.
Réactions de l’opinion publique
L’affaire a déclenché un large débat sur l’utilisation des fonds publics et les mécanismes de contrôle des projets financés par l’AEJ. De nombreux observateurs pointent des failles dans la gestion et le suivi des financements octroyés à des entrepreneurs, mettant en lumière un besoin urgent de renforcer la transparence et la reddition de comptes.
Des proches de Kouhnon Mailly Charles dénoncent « une peine disproportionnée », mettant en avant les efforts consentis par l’accusé pour rembourser la dette à travers le protocole signé avec l’Agence Emploi Jeunes. Ils craignent que cette condamnation n’entraîne la fermeture définitive des salons Klass C et la perte des emplois créés.
Une leçon pour l’entrepreneuriat en Côte d’Ivoire
Cette affaire illustre les défis liés à la gestion des fonds publics alloués à l’entrepreneuriat en Côte d’Ivoire. Si l’État continue d’encourager l’initiative privée, cette condamnation envoie un signal clair aux bénéficiaires : les manquements aux obligations contractuelles et la mauvaise gestion des financements publics seront sévèrement punis.
Pour l’Agence Emploi Jeunes, ce jugement marque une étape dans sa volonté de garantir l’utilisation rigoureuse des fonds qu’elle alloue, mais il soulève également des questions sur sa capacité à prévenir de telles situations. En attendant, l’avenir des salons Klass C et des emplois qu’ils génèrent demeure incertain.
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Donald GONLI
Journaliste Reporter
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