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Disparités : Abidjan concentre 80% de l’activité économique nationale avec 22% de la population
Publié le : 09 décembre 2024 par Samuel KADIO
Une vue du Plateau, le quartier des Affaires d'Abidjan, la capitale économique de la Côte d'Ivoire (Ph:DR)
Abidjan n’est pas seulement la vitrine de la Côte d’Ivoire. Elle en est également le cœur économique du pays, concentrant 80% de l’activité économique nationale tout en abritant seulement 22 % de la population. Une centralisation qui met en lumière d'énormes disparités entre la capitale économique et le reste du pays.
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La Côte d’Ivoire, locomotive économique de l’Afrique de l’Ouest, reste marquée par un déséquilibre géographique frappant : Abidjan, la capitale économique, concentre 80% de l’activité économique nationale, bien qu’elle n’abrite que 22% de la population, selon les données publiées par le Trésor français en juillet 2024.
Un pilier économique incontournable
Avec une population de 6.321.017 d'habitants, la ville, surnommée « la perle des lagunes », joue un rôle prépondérant dans l’économie ivoirienne, notamment grâce à son Port autonome, qui dessert l’arrière-pays, et qui représente 65% des activités industrielles nationales.
Abidjan concentre 80% de l'activité économique de la Côte d'Ivoire, bien que la ville ne représente que 22% de la population du pays. #Abidjan #Economie #Linfodrome pic.twitter.com/0vVp2xaVmN
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Avec 60% du PIB national généré sur ses terres, Abidjan est également le centre de la production industrielle du pays, abritant neuf sur les dix principales unités de production.
Un dynamisme qui s’étend au secteur tertiaire : banques, compagnies d’assurances, bourse régionale et institutions internationales, telles que la Banque mondiale et la Banque africaine de développement, y ont leur siège.
Avec plus de 55% des agences bancaires ivoiriennes et des sièges de grandes compagnies d’assurance, la ville concentre ainsi la quasi-totalité des activités financières et des flux monétaires du pays.
Une concentration d’emplois et de richesses
Cette polarisation économique se traduit directement dans les opportunités d’emploi. Selon l’Enquête sur le niveau de vie des ménages, 44,8% des salariés du pays résident dans la capitale et ses environs.
La ville regroupe également 37% des emplois du secteur tertiaire et 36,5% de ceux du secteur secondaire. L'emploi informel, bien qu'en proportion moindre qu'en milieu rural, reste significatif, avec 20,2% des travailleurs abidjanais concernés.
Plus de 50% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté...
Cette concentration a des effets directs sur la mobilité et les infrastructures. Abidjan abrite ainsi 80% du parc automobile national et plus de la moitié du réseau routier bitumé du pays.
Ce succès économique d'Abidjan contraste cependant avec la pauvreté persistante dans les zones rurales, où plus de 50% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté. Certaines régions restent marginalisées en matière d’investissements, exacerbant les disparités entre la capitale économique et l’intérieur du pays.
Un transfert de capitale encore embryonnaire
Face à ces déséquilibres, les autorités ivoiriennes avaient tenté, dès les années 1970, de rééquilibrer le développement avec une armature urbaine reposant sur des pôles régionaux et en élevant Yamoussoukro au rang de capitale politique et administrative en 1983. Cependant, ce transfert reste largement symbolique. Abidjan continue de concentrer non seulement les richesses économiques, mais aussi les centres décisionnels.
Avec une croissance projetée à 6,5% en 2024, la Côte d’Ivoire est aujourd’hui l’une des économies les plus dynamiques d’Afrique, selon la Banque Mondiale. Mais, cette croissance est souvent qualifiée d’inégalitaire. Le président Alassane Ouattara avait promis un transfert effectif de l’administration vers Yamoussoukro. Quinze ans plus tard, ce projet reste lettre morte.
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Samuel KADIO
Journaliste Reporter
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