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Côte d'Ivoire : L'activité de vente de véhicules automobiles poursuit sa chute

Publié le : 06 janvier 2025 par Samuel KADIO

Pourtant, le marché des véhicules neufs affichait une dynamique positive ces dernières années. (DR)

Pourtant, le marché des véhicules neufs affichait une dynamique positive ces dernières années. (DR)

Malgré une hausse globale des activités commerciales, l'activité de vente et de réparation de véhicules continue de baisser.

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En Côte d’Ivoire, le secteur du commerce continue de montrer des signes contrastés. Si le commerce de détail connaît un dynamisme remarquable, l'activité de vente de véhicules automobiles poursuit son déclin.

Une baisse structurelle du commerce automobile

Selon les données publiées par l’Agence Nationale de la Statistique (ANStat) en octobre 2024, le commerce et la réparation d’automobiles et de motocycles a reculé de 3,2 % par rapport à la même période en 2023. Ce résultat s’inscrit dans une tendance baissière qui perdure depuis plusieurs mois, et qui confirme les difficultés structurelles auxquelles fait face ce secteur.

Tous les segments de ce marché sont concernés par cette baisse. Le commerce de véhicules automobiles enregistre une légère contraction de -1,6 %.

Pendant que l’entretien et la réparation de véhicules automobiles affichent une chute spectaculaire de -14,9 %, le commerce et la réparation de motocycles dégringolent de -15,5 %, tandis que les ventes de pièces détachées reculent de -2,4 %.

Les causes d’un marché sous pression

Plusieurs facteurs expliquent le recul continu du commerce automobile en Côte d’Ivoire. Tout d’abord, la conjoncture économique, marquée par une inflation persistante de 4,3 % en mai 2024 (+0,6 point par rapport au mois précédent), pèse lourdement sur le pouvoir d’achat des ménages. "Acheter un véhicule, même d’occasion, devient un luxe inaccessible pour de nombreux consommateurs", souligne un économiste du secteur. 

Parallèlement, la flambée des prix des véhicules neufs, due à l’augmentation des coûts des matières premières et au renchérissement des frais de transport, freine considérablement les achats. Cette situation affecte également les importations de véhicules d’occasion, longtemps plébiscitées pour leur accessibilité. 

Un autre coup dur est survenu avec la mise en place, le 5 septembre 2024, d’une taxe portuaire multipliée par 10 sur les véhicules utilitaires, de tourisme et camions. Cette mesure a porté la taxe de 15 000 FCFA à 150 000 FCFA par tonne (+900 %), avant d’être suspendue face à l’ampleur des critiques. "Même avec la suspension, l’impact psychologique sur les consommateurs et les importateurs reste palpable", explique un analyste économique. 

Une baisse continue depuis le début de l’année

Dans un contexte où le secteur du commerce global affiche une croissance de 5,5 % en octobre 2024, cette progression est principalement tirée par le dynamisme du commerce de détail, en hausse de 9,3 %. Les activités en magasin spécialisé (+9,5 %) et non spécialisé (+4 %) renforcent ce résultat positif, confirmant une mutation des habitudes de consommation.

Ce dynamisme tranche avec les contre-performances observées dans le commerce de gros (-15,2 %) et la vente de véhicules automobiles.

Les statistiques sur les dix premiers mois de l’année 2024 confirment cette tendance. Si le secteur du commerce affiche une légère progression globale de 0,8 %, le commerce de détail (+2,3 %) en est le principal moteur. En revanche, le commerce de gros (-1,3 %) et l’activité liée à la réparation de véhicules automobiles et motocycles (-5,8 %) demeurent en zone négative.

Samuel KADIO


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Article rédigé par

Samuel KADIO

Journaliste Reporter

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