Port de pêche d'Abidjan : 28,6 milliards de F.Cfa pour sa modernisation

« Le résultat attendu est de rendre nos ports plus compétitifs afin de faciliter les échanges extérieurs de la Côte d'Ivoire. En effet, la crise de 2002- mi 2011 que notre pays a connue a détourné une partie des opérateurs économiques des pays de l'hinterland vers les ports des pays voisins. Nous nous devons de reconnaître que face à la nécessité de s'adapter les facteurs naturels qui nous ont été favorables en son temps, à savoir la monnaie, la langue et le système douanier ont été aujourd'hui surmontés par les autres. Et nous pouvons dire, sans risques de nous tromper que les pays de l'hinterland vont poursuivre leur politique de diversification d'approvisionnement. L'ouverture actuel du corridor ivoirien n'est donc pas synonyme du tarissement du trafic vers les autres ports de la sous région, mais plutôt un rééquilibrage qui privilégie les intérêts des pays de l'hinterland. Face à ces contraintes, voire des menaces que font planer les autres ports, que devons-nous faire ? », s'est-il interrogé. Kablan Duncan a indiqué que le président de la République a fait du repositionnement des ports ivoiriens une priorité de l'action gouvernementale vu qu'ils constituent un socle pour la croissance et le développement économique de la Côte d'Ivoire.

Pour lui, il faut actuellement engager la réflexion sur tous les facteurs de compétitivité que sont, entre autres la qualité et la disponibilité des infrastructures portuaires, facteurs de coûts indirects ; la qualité des voies de post-acheminement (état physique et fluidité) les performances opérationnelles ; la sécurité de biens et des personnes et la sûreté des installations portuaires et la célérité des procédures administratives et opérationnelles ; le coût direct et indirect de passage ; les tracasseries routières. « S’il est vrai que le port d’Abidjan, c’est l’un des premiers ports sur la côte ouest atlantique pour le tonnage traité, force est de reconnaître que ce n’est pas le cas aujourd’hui pour le développement de nos infrastructures et notre capacité d’accueil. En effet, notre port accuse un retard considérable dû à une absence d’investissements véritables durant les deux dernières décennies. Contrairement aux autres ports africains concurrents, notamment ceux de Lomé et de Brazzaville », a fait remarquer pour sa part, Gaoussou Touré, ministre des Transports.

Selon Hien Sié, directeur général du Port autonome d'Abidjan, ce projet qui sera construit en partenariat public-privé, permettra de disposer d'un nouveau port de pêche moderne avec un tirant d'eau variant entre 8 et 10 mètres au lieu de 7 actuellement. Cela permettra de recevoir les plus grands chalutiers fréquentant les côtes ouest africaines. De même, ce sont 8 ha de terrains qui seront gagnés par le remblaiement pour l'implantation d'industrie et de chambres froides pour l'approvisionnement du marché en poisson et aura, à terme un effet bénéfique sur les coûts finaux, au grand profit des consommateurs. « Ces industries créeront à terme, près de 3000 emplois directs dont 80 % de femmes », a-t-il laissé entendre.

Hervé Ronot, représentant le groupement Sogea-Satom-Emcc-Dreging a promis d'exécuter les travaux en 16 mois.

Jonas BAIKEH

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