ACCUEIL International

International

Gabon : Comment le nouveau parti va-t-il reconfigurer la scène politique après le PDG ?

Publié le : 23 juin 2025 par DJOMANDE Aziz

Écoutez cet article en audio

OLIGUI NGUEMA - PRESIDENT DU GABON (PH:DR)

OLIGUI NGUEMA - PRESIDENT DU GABON (PH:DR)

L’officier-général va définitivement ranger ses épaulettes de militaire pour porter la tunique du « politicien et fin stratège ». Après avoir utilisé l’acronyme de son nom « C’BON » pour se faire élire, le 12 avril dernier, Oligui Nguéma veut s’établir en formation politique pour mieux coordonner sa politique de développement au Gabon.

  • Partagez sur

Le président gabonais a annoncé la création prochaine de son propre parti politique. Après son élection en tant que candidat indépendant, Oligui Nguema souhaite désormais structurer son action politique à travers une formation officielle. Le lancement officiel est prévu le 28 juin au Palais des sports de Libreville.

De la caserne à la scène politique

Brice Oligui Nguéma a quitté l’uniforme militaire pour endosser celui de chef d’État et désormais de leader politique. Cette fois, il veut aller plus loin en créant un parti qui lui servira de plateforme pour rassembler les forces vives du pays et mieux coordonner ses projets de développement. A l’opposé du PDG (parti des Bongo), l’ex-général de brigade veut se constituer une chasse gardée.

Dans une vidéo publiée le 22 juin, le président invite les Gabonais à participer à l’assemblée générale de lancement de ce mouvement, prévue pour le samedi 28 juin à 10 heures. « Le suffrage universel que vous m’avez accordé nécessite désormais la mise en place d’un outil politique capable de fédérer toutes les énergies constructives de notre nation » explique-t-il. Sur cette vidéo, il apparaît entouré d’une dizaine de personnes, dans un cadre simple sous un arbre, signe d’une volonté d’ancrage populaire.

Un trop-plein de pouvoir

Le président de la République est chef de l’Etat et chef du gouvernement. Il a donc des pouvoirs étendus qui dépassent celui que possédait les Bongo. Après l’annonce du numéro un gabonais, Jean-Rémy Yama, opposant, exprime ses réserves. Il reconnaît le droit du président à fonder un parti, mais estime que cette démarche est superflue puisque la Constitution lui confère déjà des pouvoirs étendus, notamment sans nécessité d’une majorité à l’Assemblée nationale.

Pour lui, ce nouveau parti risque de reproduire les défauts du Parti démocratique gabonais (PDG), longtemps dominant au Gabon, et de devenir un « PDG bis ». La voie critique reflète une inquiétude plus large quant à la concentration du pouvoir politique et à la réduction des espaces démocratiques.

Le contexte législatif récent alimente ces débats. Le 17 juin, l’Assemblée nationale a adopté un projet de loi visant à limiter drastiquement le nombre de partis politiques, qui passerait de 103 à seulement trois ou quatre. Cette réforme fait suite aux recommandations du dialogue national inclusif tenu en avril, et elle pourrait renforcer la domination des formations de taille, dont celle que s’apprête à lancer Brice Oligui Nguéma.

Un nouveau-né dans le paysage politique gabonais

Le lancement de ce parti ouvrira la carrière politique de Brice Oligui Nguéma. Il s’agit pour lui de structurer son pouvoir et d’affirmer sa légitimité au-delà du simple statut de président élu sans étiquette. En créant une formation politique, il pourra mieux mobiliser les soutiens, organiser ses équipes et porter ses réformes avec plus de cohérence.

Pour le Gabon, cette évolution pourrait modifier l’équilibre politique, avec un paysage désormais resserré autour de quelques grands partis. La réduction du nombre de formations politiques, combinée à la naissance de ce nouveau parti présidentiel, laisse entrevoir une recomposition du champ politique, avec des enjeux importants pour la démocratie et la gouvernance.

Brice Oligui Nguéma officialise ainsi sa présence politique à travers sa nouvelle famille. Ce choix, bien que contesté par certains, poursuit une dynamique de consolidation du pouvoir et de structuration du système politique gabonais. Le rendez-vous du 28 juin au Palais des sports de Libreville sera donc à suivre de près pour mesurer les ambitions et les orientations de cette nouvelle force politique.


Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de linfodrome.com, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.

Recevez le résumé quotidien de l’info en Côte d’Ivoire

La newsletter est gratuite et vous pouvez vous désinscrire à tout moment ! Profitez du meilleur de Linfodrome dans votre boite mail !

DONNEZ VOTRE AVIS SUR LE SUJET


Article rédigé par

DJOMANDE Aziz

Journaliste Reporter

LINFODROME NE VIT QUE DU SOUTIEN DE SES LECTEURS

Abonnez-vous à partir de 1€ et soutenez le premier quotidien en ligne 100% indépendant, sans financement public ou privé.