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Cacao Cameroun : Le prix du kilogramme fixé à 3 885 F CFA (ONCC)

Publié le : 21 juillet 2025 par DJOMANDE Aziz

CACAO (PH:DR)

Le nouveau chiffre s’aligne avec l’évolution observée à l’international, où le cours du cacao négocié sur la bourse ICE de Londres, a perdu près de 34,4% de sa valeur depuis décembre 2024, pour atteindre 8 285 USD la tonne. Cette tendance traduit une production mondiale accrue, notamment portée par la Côte d’Ivoire et le Ghana.

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Le prix du kilogramme de cacao camerounais dans les ports maritimes est fixé à 3 885 FCFA, soit une chute de 43% par rapport aux 6 840 FCFA enregistrés en début 2025, selon les données publiées sur la plateforme de l’Office national du cacao et du café (ONCC). L’année 2023 avait vu une flambée des prix liée aux mauvaises conditions climatiques en Afrique de l’Ouest, qui avaient fortement affecté la production ivoirienne et ghanéenne. La reprise actuelle est donc vue comme un retour à la normale, encouragé par des précipitations favorables dans ces pays clés.

Un impact concret sur la filière locale

Cette décrue des prix, bien qu’attendue, a ses effets sur les recettes d’exportation du Cameroun, même si la production est attendue en hausse de 6,7% cette année selon la BEAC. La campagne 2023-2024 avait permis d’exporter quelque 185 000 tonnes de fèves, sur une production globale de près de 267 000 tonnes, confirmant le rôle de premier plan du secteur dans l’économie camerounaise.

Par ailleurs, plusieurs industriels internationaux manifestent un intérêt accru pour le cacao ouest-africain, ce qui renforce l’attractivité de la région, comme l’illustre le rapport du chocolatier suisse Barry Callebaut, qui souligne la bonne tenue des arrivages de fèves dans la zone.

Face à la pression croissante des marchés et des normes environnementales, le Cameroun travaille à aligner sa production aux standards internationaux, notamment en matière de lutte contre la déforestation. À Yaoundé, un Forum national sur la mise en conformité avec le Règlement européen sur la déforestation (RDUE) s’est tenu le 15 juillet 2025, rassemblant acteurs publics et privés.

Les assurances du gouvernement Camerounais

Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce, a assuré que 99% des bassins de production de cacao et de café sont désormais équipés de systèmes de traçabilité et de géolocalisation, répondant ainsi aux exigences du règlement européen qui entrera en vigueur en décembre 2025. Ce dispositif est essentiel puisque l’Union européenne demeure le principal débouché du cacao camerounais, absorbant 70% des exportations, avec un chiffre d’affaires estimé à plus de 1 000 milliards FCFA en 2024.

Le café connaît une même dynamique, avec 87% de la production exportée en direction de l’UE, et une forte présence notamment en Italie, en Belgique et en Allemagne.

Le marché du cacao reste marqué par une forte volatilité, sensible aux aléas climatiques ainsi qu’aux évolutions géopolitiques. Bien que les stocks mondiaux aient rebondi depuis janvier, l’offre demeure fragile dans plusieurs pays producteurs. La baisse de la production observée en 2023-2024 devrait céder la place à une reprise en 2024-2025, propice à retrouver un léger excédent.

Au Cameroun, l’attention est portée à la qualité et à la durabilité de la production. Alors que le pays ambitionne de se positionner comme un acteur fiable et respectueux des normes internationales, cette remise à niveau apparait comme une étape impérative pour consolider la confiance des partenaires et sécuriser les revenus des producteurs. L’année 2025 reste une période charnière où les décisions d’aujourd’hui orienteront l’avenir d’un secteur stratégique en Afrique de l’Ouest.

La campagne cacaoyère 2024-2025 en Côte d’Ivoire

La campagne cacaoyère ivoirienne 2024/2025 est lancée dans un climat d’attente mesurée. La production totale est estimée entre 1,8 et 2 millions de tonnes, englobant les deux cycles classiques : la récolte principale, prévue entre octobre 2024 et mars 2025, devrait atteindre entre 1,3 et 1,5 million de tonnes, tandis que la récolte intermédiaire, d’avril à septembre 2025, est attendue autour de 400 000 tonnes. Ces perspectives confirment la place centrale de la Côte d’Ivoire dans la production mondiale de cacao.

Par ailleurs, le prix minimum garanti pour le kilo de cacao de qualité - bien fermenté, séché et trié - est fixé à 2 200 FCFA par le Conseil Café Cacao. Cette politique tarifaire vise à renforcer la confiance des producteurs et à maintenir un cadre stable pour l’activité, dans un contexte international mouvementé. Pour la Côte d’Ivoire, qui concentre environ 40% de la production mondiale, cette campagne représente non seulement un enjeu économique substantiel, mais aussi un test pour la consolidation de sa filière. Malgré des risques liés aux aléas climatiques et à la volatilité des marchés, les acteurs locaux poursuivent leurs efforts pour améliorer les pratiques culturales, la qualité des fèves et la traçabilité.

Le rôle du Conseil Café Cacao est déterminant pour harmoniser les intérêts des parties prenantes et piloter la campagne dans un cadre transparent. À l’échelle régionale, la stabilité ivoirienne influe également sur les marchés voisins, en particulier le Ghana, deuxième producteur mondial, avec lequel des stratégies sont coordonnées pour faire face aux incertitudes mondiales. Si l’excédent mondial regagne du terrain, la filière reste fragile. La Côte d’Ivoire comme ses partenaires devront rester vigilants pour préserver leur poids sur un marché compétitif.


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Article rédigé par

DJOMANDE Aziz

Journaliste Reporter

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