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Coup d'Etat au Gabon : le président déchu, Ali Bongo désormais "libre de ses mouvements"

Publié le : 06 septembre 2023 par Jean Kelly KOUASSI

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Ali Bongo, ex-président du Gabon (Ph DR)

Le général Brice Oligui Nguema, nouvel homme fort du Gabon a annoncé mercredi 6 septembre 2023 que l'ancien président du Gabon, Ali Bongo Ondimba, récemment déchu de ses fonctions, était désormais "libre de ses mouvements", y compris la possibilité de se rendre à l'étranger pour des soins médicaux si nécessaire.

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Ali Bongo, qui a dirigé le Gabon pendant 14 ans, avait été placé en résidence surveillée depuis le coup d'État militaire du 30 août, une opération menée sans effusion de sang à peine une heure après que son camp eut proclamé sa réélection dans un scrutin entaché de fraude selon les putschistes.

"Libre de ses mouvements"

Le général Oligui, proclamé président de transition, a également accusé l'entourage familial d'Ali Bongo, y compris son épouse et l'un de ses fils, de détournement massif de fonds publics et d'avoir géré le pays de manière irresponsable tout en manipulant un Ali Bongo affaibli par un grave AVC en 2018.

Selon le communiqué officiel, les militaires ont déclaré : "Compte tenu de son état de santé, l'ancien président de la République Ali Bongo Ondimba est libre de ses mouvements. Il peut, s'il le souhaite, se rendre à l'étranger afin d'y effectuer ses contrôles médicaux." La déclaration a été lue à la télévision publique par le général Oligui.

Il a promis de "remettre le pouvoir aux civils" après avoir fait adopter une nouvelle Constitution par référendum

Peu de temps après cette annonce, Ali Bongo a été montré recevant à son domicile Abdou Abarry, représentant spécial en Afrique centrale du secrétaire général de l'ONU. Bien que souriant, il semblait toujours éprouver des difficultés à se déplacer depuis son AVC, bien qu'il n'ait pas été vu avec sa canne habituelle.

Le 30 août, en pleine nuit et sous couvre-feu, Ali Bongo a été proclamé réélu à la présidence, mais moins d'une heure plus tard, les militaires ont annoncé à la télévision d'État qu'ils mettaient fin à son régime. Le coup d'État a été réalisé sans violence, les putschistes accusant le camp Bongo de truquer grossièrement les élections et de falsifier les résultats.

Le général Oligui, âgé de 48 ans, qui était à la tête de la puissante Garde présidentielle, a prêté serment en tant que président de la transition, sans préciser la durée de celle-ci. Il a promis de "remettre le pouvoir aux civils" après avoir fait adopter une nouvelle Constitution par référendum, élaborée avec la participation de l'ensemble des forces nationales, et qui aboutira à des élections libres et transparentes.

Le coup d'État a également conduit à l'arrestation du fils d'Ali Bongo, Noureddin Bongo Valentin, ainsi que de six autres membres de la garde rapprochée du président déchu. Ils sont accusés de "hautes trahisons, de détournement massif de fonds publics, de malversations financières internationales, de faux et usage de faux, de falsification de la signature du président de la République, de corruption active et de trafic de stupéfiants".

Ce retournement de situation marque un tournant majeur dans la politique du Gabon, mettant fin à une longue période de "dynastie Bongo" au pouvoir et ouvrant la voie à des changements potentiels dans le pays. La liberté retrouvée d'Ali Bongo pour des soins médicaux à l'étranger soulève des questions sur l'avenir politique du pays et les relations entre l'ancien président et le gouvernement actuel.


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Article rédigé par

Jean Kelly KOUASSI

Journaliste Reporter

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