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Neuf mois après ses propos envers l'ancien président ivoirien : Affi demande pardon à Gbagbo «Nous ferons en sorte que l'unité...

Publié le : 07 novembre 2019 par Cyrille Djedjed

«Je suis persuadé que chacun a à cœur de faire en sorte que le Fpi revienne au pouvoir », dit Affi N’guessan.

Neuf mois après son rendez-vous manqué de Bruxelles avec l'ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, Pascal Affi N'Guessan, était sur le plateau de ''Tv5'' lundi 4 novembre 2019. L'occasion pour le président du Front populaire ivoirien (Fpi) de revenir sur ses propos tenus après l'échéance manquée dans la capitale belge. «C'est une situation qui m'a meurtri. Et au retour en Côte d'Ivoire, j'ai fait une conférence de presse au cours de laquelle j'ai tenu un certain nombre de propos qui ont vexé un certain nombre de militants et qui l'ont manifesté et rappelé de façon insistante. Donc, il était normal comme au mécontentement que cela a suscité au niveau d'un certain nombre de personnes que nous fassions amende honorable et que nous reconnaissions et que nous leur présentions nos excuses», a-t-il déclaré.

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Courant mars 2019, l'ancien Premier ministre avait exprimé son mécontentement suite au rendez-vous manqué à Bruxelles entre le fondateur du Fpi et lui. Une rencontre pour laquelle il avait effectué le déplacement jusqu’à Paris. Pascal Affi N’Guessan avait jugé humiliantes les conditions à lui imposées avant de rencontrer le fondateur de son parti avec qui il est en froid. «L’entretien avec le président Gbagbo devait se dérouler en présence de M. Assoa Adou. J’ai fait escale à Paris pour que M. Acka et moi fassions chemin ensemble. À ma grande surprise, à mon arrivée à Paris, M. Acka Emmanuel me fait comprendre que le président Gbagbo exige avant de me recevoir que je fasse, au préalable, une déclaration sur Radio France internationale (Rfi). Le journaliste Norbert Navaro m’attendait pour celle-ci. J’ai trouvé l’esprit de cette déclaration, son contexte et son contenu méprisants, insultants et contraires à l’esprit de réconciliation et d’unité du parti qui m’anime. En conséquence, j’ai refusé, j’ai dit «non», avait-il déclaré à l’aéroport avant de regagner Abidjan.

Idem lors de la conférence de presse à Abidjan. «Ni aujourd’hui, ni demain, je ne pourrais faire une telle déclaration parce que le président Gbagbo n’est pas président du Fpi, il est président-fondateur du parti, il est notre chef. Je peux, de mon propre chef, décider de me retirer de la direction du parti au profit d’un autre cadre, y compris le président Gbagbo, mais on ne peut pas me dire qu’il est le président du Fpi et je vais accepter cela(…)», avait insisté Affi N'Guessan. Pour lui, il était même «honteux» que l’ex-président de la République soit engagé dans une bataille pour le contrôle du Fpi.

Sur le plateau de ''Tv5'' lundi dernier, à la question du journaliste de savoir si ses excuses concernent également le président Gbagbo, M. Affi a été clair. «Évidemment. Et si j'ai l'occasion de le rencontrer, je crois que je réitérerai ces excuses là si d'aventure lui aussi s'est senti vexé par ces propos», a-t-il indiqué, expliquant que cela n'est nullement une stratégie à un an de la présidentielle de 2020 parce que, dit-il, il a toujours manifesté le désir de rencontrer son «patron». «Ce n'est pas nouveau. Depuis ma sortie de prison en 2013, depuis 2015, avec l'effacement des sanctions internationales, j'ai toujours voulu le rencontrer. L'idée même de dire que si Gbagbo est candidat, je ne le suis pas, je n'ai pas attendu la décision d'acquittement avant de le dire», a-t-il fait remarquer, précisant que ce n'est ni «circonstanciel» ni «opportuniste».

L'invité de ''Tv5'' a dit croire en son avenir au sein de l'ancien parti au pouvoir même si à l'intérieur de cette formation politique d'autres personnalités telle que Simone Gbagbo «peuvent légitimement prétendre à être le candidat du Fpi». Raison pour laquelle, réclame-t-il, un congrès pour voir ensemble lequel d'entre eux peut valablement représenter le parti. Pour l'actuel président du Fpi, le congrès est encore possible parce que tous les militants sont encore attachés au parti. «Depuis 6 ans, nous nous tiraillons mais personne n'a encore exprimé le désir d'aller fonder un autre parti. Nous sommes tous attachés au parti parce que nous avons donné beaucoup à ce parti. Nous sommes en phase avec les idéaux de ce parti. Les circonstances font qu'il y a des incompréhensions. Mais, je suis persuadé que chacun a à cœur de faire en sorte que le Fpi revienne au pouvoir et que nous ferons en sorte que l'unité soit possible dans les semaines, les mois à venir, pour que nous allions unis, solidaires, à la reconquête du pouvoir en 2020», a affirmé le président du Fpi, ajoutant que le processus est en marche. Car, des rencontres ont lieu actuellement avec les «amis qui le vilipendaient, il y a quelque temps». «C'est déjà un bon début mais il faut poursuivre ce travail de manière à ce qu'un congrès soit possible d'ici au premier trimestre de l'année 2020», a-t-il conclu.

Cyrille DJEDJED

 

 


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Article rédigé par

Cyrille Djedjed

Journaliste Reporter

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