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Tourisme gastronomique : Le ministère du tourisme renforce les capacités de 60 chefs en cuisine
Publié le : 24 mai 2025 par Linfodrome CI

PHOTO DE FAMILLE DES OFFICIELS LORS DE LA CÉRÉMONIE DE CLÔTURE DE LA FORMATION (PH:DR)
Le tintement des couverts a laissé place, ce vendredi 23 mai 2025, aux applaudissements nourris d’une soixantaine d’apprenants. Tous viennent de recevoir leur attestation, fruit d’une semaine de formation intensive en cuisine de base, pâtisserie et bonnes pratiques d’hygiène. Une initiative portée par le ministère ivoirien du Tourisme et des Loisirs, qui y voit une pierre angulaire de sa stratégie nationale : professionnaliser les métiers du goût pour mieux vendre la Côte d’Ivoire à l’international.
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« Faire de la gastronomie un produit d’appel touristique » : tel est le pari affiché par Siandou Fofana, ministre du Tourisme, qui a décrété 2025 « Année de la gastronomie ivoirienne ». Le ton est donné. Le ministère entend désormais structurer l’industrie culinaire du pays à l’image de la France ou de l’Italie, dont la renommée gastronomique continue d’attirer des millions de visiteurs chaque année.
Un enjeu identitaire autant qu’économique
À Grand-Bassam, ville historique classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2012, le décor semblait propice à cette cérémonie de clôture. « Le tourisme n’est plus seulement une affaire de plages et de monuments. Il est aussi une quête de goût, une découverte du terroir », affirme Raoul Marcel Ohoueu, directeur de la coopération et de la professionnalisation au sein du ministère.
Cette formation, insiste-t-il, ne visait pas des novices. « Nous avons ciblé des personnes déjà en activité dans les métiers de la restauration, dans des structures hôtelières. L’objectif était renforcer leurs compétences, introduire des normes d’hygiène, professionnaliser leurs gestes. » Un point que corrobore Docteur Klo Fagama, Directeur Général de l’industrie touristique et hôtelière représentant le Ministre Siandou Fofana: « Il ne s’agit pas simplement d’enseigner à faire un gâteau. Il s’agit de bâtir une culture du service de qualité, au standard international. »
Une coopération turque discrète mais active
Parmi les invités de marque, la présence remarquée de Fazilet Teksan Ehliz, représentante de l’ambassadrice de Turquie en Côte d’Ivoire. Pays parmi les plus visités au monde avec 60 millions de touristes en 2024, la Turquie mise désormais sur la coopération technique avec des pays amis comme la Côte d’Ivoire. « Nous partageons notre expertise dans la formation hôtelière, la gestion des flux touristiques et le soutien aux jeunes sans emploi », a-t-elle rappelé.
C’est un partenariat bilatéral discret mais stratégique, qui s’inscrit dans une volonté d’Ankara de renforcer sa présence sur le continent africain par la diplomatie du développement et du savoir-faire important dans un contexte où le tourisme africain cherche à se repositionner sur des segments à haute valeur ajoutée.
Le ministère accompagne déjà cette dynamique par des événements d’ampleur. Deux festivals culinaires qui font la promotion de la gastronomie ivoirienne: le Festival du Grillage d’Abidjan qui s’est tenue pour la dernière édition en date du 7 au 8 septembre 2024 et le Festival de la Cuisine ivoirienne à San Pedro qui a eu lieu les 12 et 13 septembre. L’idée est d’exposer les spécialités régionales comme l’attiéké, la sauce graine, poisson braisé, placali, foutou et faire émerger une carte des terroirs à la manière des appellations d’origine.
« La Côte d’Ivoire est un carrefour culinaire, riche de ses diversités ethniques. Chaque région possède ses propres savoir-faire, ses ingrédients, ses modes de cuisson. Il est temps d’en faire un atout économique », souligne le représentant du ministre du tourisme et des loisirs.
Une dynamique à confirmer
Pour autant, le chemin reste semé d’embûches. La professionnalisation du secteur passe par des investissements dans les équipements, un encadrement normatif, la formation continue, mais aussi un changement de perception. Car la cuisine, souvent considérée comme métier de débrouille ou domestique, peine encore à s’imposer comme filière d’excellence.
Raoul Marcel Ohoueu en est conscient : « Nous devons redonner de la fierté à ces métiers. La gastronomie n’est pas une option. C’est un pilier stratégique. » Il promet déjà d’étendre ces formations à d’autres métiers du secteur touristique: « Après les guides touristiques et les gouvernantes d’hôtels, place aux cuisiniers. Et bientôt pourquoi pas les serveurs, les sommeliers, les traiteurs?»
Avec cette montée en compétence, combinée à une offre événementielle ciblée, la destination Côte d’Ivoire se positionne progressivement comme un nouvel acteur du tourisme gastronomique en Afrique de l’Ouest. Pour les voyagistes, agences réceptives et hôteliers, le signal est prometteur : les bases d’un produit touristique intégré et exportable sont en train de se poser.
Fatima Sawadogo
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Journaliste Stagiaire

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