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Kidist Tesfaye : La tech-entrepreneure qui veut réinventer la santé féminine en Afrique

Publié le : 01 juillet 2025 par Linfodrome CI

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KIDIST STEFAYE (PH:DR)

KIDIST STEFAYE (PH:DR)

À Lancée en 2022, YeneHealth littéralement « ma santé » en amharique s’est rapidement imposée comme une des initiatives les plus prometteuses de la healthtech Est-africaine. À travers une application mobile et un portail web, la plateforme propose un suivi personnalisé du cycle menstruel, de la grossesse, ainsi qu’un accès confidentiel à des services de santé en ligne. L’application s’adresse d’abord aux femmes d’Éthiopie et d’Afrique de l’Est, mais son ambition dépasse largement les frontières de la région. 

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À seulement 36 ans, Kidist Tesfaye incarne cette nouvelle génération de femmes africaines, à la fois ancrées dans leur réalité locale et connectées aux dynamiques globales de l’innovation. Fondatrice de cette start-up qui ambitionne de démocratiser l’accès à la santé reproductive pour les femmes africaines, cette diplômée de Harvard trace un sillon singulier entre technologie, santé publique et engagement féministe.

Intelligence artificielle au service de l’intime

La technologie déployée par solution technologique repose sur l’intégration d’outils d’intelligence artificielle qui analysent les données entrées par l’utilisatrice pour lui fournir des recommandations adaptées à son profil  comme l’évolution du cycle, le suivi de l’ovulation, les symptômes, les humeurs, les alertes santé. 

Pour les femmes enceintes, un système d’accompagnement hebdomadaire permet de suivre l’évolution de la grossesse, de recevoir des conseils d’experts et de mieux comprendre les étapes du développement fœtal.

Mais là où la plateforme marque sa différence, c’est dans son approche résolument holistique : contenus éducatifs en santé sexuelle et mentale, consultations médicales virtuelles, pharmacie électronique avec livraison discrète… 

L’écosystème de cette application semble être une réponse globale aux lacunes criantes des systèmes de santé traditionnels souvent inaccessibles  pour les femmes, en particulier sur les questions liées à la sexualité ou à la contraception.

Une trajectoire atypique, entre finance et santé publique

Le parcours de Kidist Tesfaye est tout sauf linéaire. Née en Éthiopie, elle entame sa carrière en 2011 dans la finance aux États-Unis, où elle passe cinq ans avant de réorienter sa vie vers le domaine de la santé. Titulaire d’un bachelor en santé publique de l’Université du Minnesota (2015), elle complète sa formation par un master en pédagogie de l’éducation médicale et entrepreneuriat à l’Université de Harvard, obtenu en 2019.

Revenue en Éthiopie en 2016, elle intègre le St. Paul’s Hospital Millennium Medical College à Addis-Abeba, où elle pilote les stratégies d’innovation et les partenariats internationaux. En parallèle, elle multiplie les expériences de conseil dans les secteurs de la santé, de la finance et de l’éducation, au sein d’un cabinet qu’elle cofonde.

Ce parcours, à cheval entre deux continents et plusieurs disciplines, confère à Kidist Tesfaye une double légitimité. Celle d’une professionnelle aguerrie des systèmes complexes, et celle d’une militante informée des défis spécifiques aux femmes africaines.

Kidist Tesfaye n’en est d’ailleurs pas à son premier projet d’empowerment. En 2017, elle avait déjà fondé Art in Addis, un collectif d’événements culturels qui visait à créer des espaces d’expression artistique et de rencontre autour de l’art contemporain éthiopien. Aujourd’hui, c’est par le numérique qu’elle entend réinventer ces espaces, en les rendant plus accessibles, intimes et utiles au quotidien.

Avec sa startup, Kidist Tesfaye démontre que l’innovation ne se limite pas à la Silicon Valley. Elle se niche aussi dans les besoins fondamentaux des femmes d’Addis-Abeba, de Nairobi ou de Kigali, et dans la volonté d’entrepreneures africaines de réconcilier progrès technologique et justice sociale. Une révolution silencieuse est en marche. Et elle commence dans la poche des femmes.

Fatima Sawadogo 


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Article rédigé par

Linfodrome CI

Journaliste Stagiaire

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