Depuis Dakar: Guillaume Soro fait des révélations sur Gbagbo

Le président de l'Assemblée nationale ivoirienne a accordé un entretien exclusif au journal en ligne sénégalais Dakaractu.com. Durant plusieurs heures de débats, l'ancien patron des ex-Forces nouvelles a fait des révélations sur la crise ivoirienne, sur les anciens présidents Laurent Gbagbo et Me Abdoulaye Wade, et sur bien d'autres.

En réponse à une interpellation du journaliste sur ses rapports avec l'ancien chef de l'Etat actuellement en prison, Laurent Gbagbo, le président de l'Assemblée nationale, Guillaume Soro, déclare : «Quand il s'est agi de choisir une coalition, moi je voyais une alliance avec Ouattara, mais Laurent Gbagbo ne l'entendait pas de cette oreille. Il a considéré que, puisqu'il était dans l'opposition plus longtemps que Ouattara, il ne pouvait se mettre derrière lui. Alors, il s'allie à un moment donné à la partie conservatrice du Pdci, ensuite il est allé s'allier à la partie adverse. Il a joué à ce jeu et c'est là que le surnom de boulanger lui est attribué. Il changeait de camp quand il voulait. Il pourrait s'allier avec un tel ce matin et dans l'après-midi, il va s'allier avec un autre. Quand vous adoptez une telle attitude, vous êtes peu lisible. Il a roulé dans la farine le général Robert Guei en lui faisant croire que c'était souhaitable d'éliminer tous les grands candidats adverses comme Bédié, Ouattara, etc. C'est comme ça qu'il a voulu utiliser Robert Guéï pour atteindre ses adversaires politiques. Comme il valsait d'un camp à un autre, on l'a surnommé le boulanger ».

Parlant de la présence du fondateur du Fpi à la Cour pénale internationale, l'invité de Dakar'actu.com a rappelé que «c'est Laurent Gbagbo lui-même qui a dit être plus heureux à la Haye que dans son propre pays, à Korhogo ». « C'est bien de vous préoccuper du sort de Laurent Gbagbo. Et les 3000 morts, les veuves, les orphelins? », s'est-il interrogé par la suite. Pour Guillaume Soro, il faut arrêter avec le complexe de ''l'équilibrisme'' en parlant de ''justice de vainqueurs'', parce qu'il n'y a jamais eu de justice de vaincus dans le monde. «Le débat politique en Côte d'Ivoire n'est pas un débat de "retour d'ascenseur". C'est un débat de conviction! J'ai vu le président Ouattara à l’œuvre. Je pense que la Côte d'Ivoire a de la chance de l'avoir! », dit-il.

Parlant de son avenir, le député de Ferkessédougou dit ne pas croire '' aux ambitions solitaires, ni individuelles. Je crois aux ambitions collectives!''. «Je ne suis pas quelqu'un qui renie ses amitiés. Je suis transparent sur mes relations», a-t-il ajouté. Selon lui, il est constant dans ses relations. Parmi les hommes politiques sénégalais avec lesquels il entretient d’excellents rapports, figure un certain Abdoulaye Wade. Le président de l’Assemblée nationale dit considérer l’ex-président du Sénégal comme un ami. A ce titre, il garde de bons souvenirs du Pape du Sopi. «Il y a tellement de bons et beaux souvenirs que je ne saurais en retenir qu’un. Mais, le souvenir vivace que j’ai encore, c’est quand je pars de Bouaké pour aller à Marcoussis et que je suis reçu ici à Dakar et que j’y acquièrs ma première veste (rires). Je pense que ça m’a porté bonheur », a confié l’ex-Premier ministre ivoirien, dans un entretien avec la Tribune. Et pour toutes ces raisons, soutient Soro, ses relations avec Wade restent intactes, malgré son statut actuel d’opposant. «Moi, je ne suis pas un homme qui renie ses amitiés. J’ai toujours de bonnes relations avec le président Wade. Le président Macky Sall ne m’empêche pas d’avoir des relations avec le président Wade. Je suis transparent sur mes relations. Chaque fois que j’ai eu l’occasion de rencontrer le président Sall, je lui ai dit toutes les relations que j’entretiens avec le résident Wade», avoue l’ancien patron des Forces nouvelles.

Cyrille DJEDJED

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