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Affaire Eric Mandala : Voici la rançon que réclame la justice Espagnole face aux 200 kilos de cocaïne

Publié le : 25 janvier 2025 par DJOMANDE Aziz

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ERIC MANDALA ET KOFFI OLOMIDE (PH:DR)

ERIC MANDALA ET KOFFI OLOMIDE (PH:DR)

Chanté par plusieurs chantres de la musique congolaise, « le Boss » Eric Madala est dans de beaux draps en Espagne. Il ne sera pas de dragée facile pour celui-là qui a été présenté jusque-là comme modèle de réussite parfait.

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L'homme chanté par les grosses têtes de la musique congolaise tel que Fally Ipupa, Koffi Olomidé, Inoss B où autres, reste une véritable icône dans son pays. Il est présenté comme un entrepreneur parti de rien et qui a fait fortune au Kenya avant de rentrer investir au Congo. Le richissime Eric Mandala est tombé, hier, dans les filets de la police espagnole à Madrid suite à un contrôle qui a permis de découvrir plus de 200 kg de cocaine dans ses effets. Arrêté et placé en détention, l’homme d’affaires risque la prison pour 15 ans ou une compensation par le paiement du triple du montant équivalent à la marchandise illicite saisie.

Une affaire de poudre blanche

Au Brésil, un kilo de poudre blanche vaut 5 200 euros. Ce même kilo est acheté à environ 30 000 euros par les dealers dans l'exagone et revendu le double au détail auprès des nombreux consommateurs en France à environ 66 euros le gramme. En gros, c’est une valeur marchande de près de 4 milliards de francs CFA qui est sur la table du juge espagnol.

Ce coup de filet, fruit d’une enquête internationale menée par la DEA et l’Unité centrale des drogues et du crime organisé (Udyco) espagnole, met en lumière les connexions entre les trafics de drogue et certaines grandes fortunes africaines.

La drogue, provenant d’Équateur, a transité par le port espagnol d'Algésiras avant d'atteindre Madrid, où elle devait être envoyée au Maroc. Lors de son interpellation, Mandala était accompagné d’une ressortissante colombienne, et les autorités ont également saisi plus de 50 000 dollars en liquide.

Un self-made-man évoluant en solo

Issu d’un milieu modeste, Éric Mandala est devenu une figure emblématique du succès congolais. À 14 ans, il se lance dans des activités entrepreneuriales et gravit rapidement les échelons. À 27 ans, il s’expatrie en Tanzanie en tant que diplomate avant de fonder en 2008 sa première entreprise, "Mandala International", spécialisée dans le transport.

Son ascension ne s’arrête pas là. Mandala diversifie ses activités dans le commerce du diamant, la fabrication de savon en poudre avec "Obstiné Sprl", et les médias à travers "Univers Groupe Télévision". En 2020, il acquiert un appartement de luxe au 84ᵉ étage de la tour Burj Khalifa à Dubaï, pour 1,85 million d’euros, renforçant son image d’homme d’affaires prospère et ambitieux.

Une fortune entachée de doutes

Bien que Mandala jouisse d’une notoriété immense, notamment sur les réseaux sociaux où il partageait un style de vie luxueux, son arrestation suscite de nombreuses interrogations. La justice espagnole et les enquêteurs remettent en question l’origine réelle de sa fortune. Selon les autorités, son implication dans le trafic international de drogue pourrait être à l’origine de son succès fulgurant.

Les autorités soupçonnent l’existence d’un réseau criminel sophistiqué derrière cette opération, compte tenu de la logistique impliquée et de l’ampleur de la saisie. Cette affaire relance également le débat sur les liens entre certaines fortunes africaines et des activités illicites.

Une peine exemplaire pour dissuader

L’arrestation d’Éric Mandala est un pas dans la lutte contre le trafic de drogue. La justice espagnole, reconnue pour sa sévérité, pourrait infliger une peine de 15 ans de prison au milliardaire congolais. En alternative, il pourrait être condamné à payer une somme équivalente au triple de la valeur de la marchandise saisie.

Pour l’instant, Mandala reste incarcéré en Espagne en attendant son procès, qui s’annonce long et complexe. Cette affaire pourrait entraîner de nouvelles arrestations, les autorités continuant à démanteler les réseaux impliqués. En RDC, la chute d’Éric Mandala fait grand bruit. Celui qui était perçu comme un modèle de réussite entrepreneuriale voit son image ternie par cette affaire. "Cette arrestation envoie un message clair : les flux financiers suspects sont surveillés de près", a déclaré un observateur.

Dans les rues de Kinshasa, certains défendent encore Mandala, d’autres estiment que cette arrestation soulève des questions essentielles sur la transparence et l’éthique dans les affaires. L’implication croissante des réseaux criminels en Afrique dans le commerce mondial des stupéfiants alimente les débats sur la responsabilité des élites africaines dans ces circuits illicites.


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Article rédigé par

DJOMANDE Aziz

Journaliste Reporter

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