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Le riz Paddy et l’autonomie des femmes : Deux piliers de la souveraineté alimentaire en Afrique de l’Ouest

Publié le : 30 mai 2025 par DJOMANDE Aziz

RIZ PADDY PRODUIT EN AFRIQUE DE L'OUEST (PH:DR)

RIZ PADDY PRODUIT EN AFRIQUE DE L'OUEST (PH:DR)

Alors que la question de la souveraineté alimentaire s’impose comme un enjeu central pour l’Afrique de l’Ouest, le riz se présente comme un levier soutenable pour assurer santé et souveraineté. Pour assurer une production locale durable, plusieurs défis sont d’attaque notamment en matière de mécanisation, de séchage, et d'accès aux ressources pour les femmes, actrices de premier choix du commerce informel dans la région.

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Les efforts pour améliorer la filière rizicole ont débuté en amont, notamment par un important travail de sélection et de valorisation des semences. Grâce à une collaboration entre les chercheurs, le CNRA (Centre national de recherche agronomique) et des partenaires régionaux, des variétés de riz de qualité ont été identifiées et promues. Ces avancées sont capitales, mais ne suffisent pas à garantir l’autosuffisance.

La mécanisation, un obstacle à éradiquer

Le manque d’équipements agricoles freine considérablement la productivité. Un producteur de riz travaille en réalité activement seulement deux mois sur un cycle de six mois. Une meilleure mécanisation permettrait non seulement d’optimiser le temps de travail, mais aussi d’encourager la diversification des cultures. Actuellement, cette faiblesse limite fortement le rendement global des exploitations.

Au SARA 2025, les experts agricoles et commerciaux de la CEDEAO sont unanimes que l’égalité commence dès la maison : encourager les filles à poursuivre leurs études et répartir équitablement les tâches domestiques sont déjà des actes politiques.

Le véritable goulot d’étranglement réside dans la phase post-récolte, particulièrement le séchage du riz. Sans infrastructure adéquate, une grande partie de la récolte perd en qualité, ce qui nuit à la compétitivité du riz local face aux importations. L’objectif est donc de permettre aux producteurs de livrer un riz bien séché aux usines, réduisant les pertes et garantissant un produit fini de meilleure qualité.


En parallèle, la question de l’autonomie des femmes dans le commerce régional est apparue comme un autre axe essentiel pour un développement économique plus équitable. La coopération allemande, aux côtés de la CEDEAO, s’engage à améliorer l’accès des femmes aux ressources productives telles que la terre, le crédit ou la formation. Cela passe aussi par une meilleure représentativité dans les instances décisionnelles, du Parlement aux conseils municipaux, jusqu’aux directions d’entreprise.

Favoriser une meilleure intégration commerciale

L’une des priorités actuelles est d’adapter les politiques commerciales régionales aux besoins spécifiques des femmes commerçantes. Il s’agit notamment d’encourager le commerce intrarégional, en soutenant les petites et moyennes entreprises dirigées par des femmes, notamment dans le secteur agroalimentaire. Plusieurs initiatives ont déjà vu le jour, comme en Côte d’Ivoire, où des formations adaptées ont été mises en place afin de renforcer les capacités des femmes dans les chaînes de valeur agricoles.

Ces programmes incluent la formation de formatrices, l’organisation d’horaires compatibles avec les obligations familiales, ainsi que le développement de compétences en gestion d’entreprise. L’objectif est aussi de connecter ces femmes aux institutions financières afin de leur offrir de réelles perspectives économiques. Ces mesures, bien que modestes, peuvent avoir un impact considérable sur le terrain.

Lors de son discours d’ouverture, la commissaire aux affaires économiques et à l’agriculture de la CEDEAO a souligné que des milliers de femmes contribuent chaque jour, souvent dans l’ombre, à la vitalité des marchés locaux et à la sécurité alimentaire. Leur autonomisation n’est pas un luxe, mais une condition sine qua non pour construire une économie régionale résiliente.

Un secteur à genrer et à regénérer

Malgré leur rôle crucial, les femmes commerçantes rencontrent encore de nombreux obstacles : difficulté d’accès à la terre, au crédit, aux services de stockage, et aux infrastructures logistiques. À cela s’ajoutent des contraintes juridiques et sociales, des formalités douanières complexes, des pratiques de harcèlement aux frontières, ainsi que des paiements informels abusifs. Trop souvent informelles, leurs activités échappent aussi aux radars statistiques, les excluant des politiques publiques.

Pour surmonter ces difficultés, la CEDEAO appelle à renforcer la coopération entre les acteurs économiques, les États membres, les partenaires au développement, et les représentants du secteur privé. L’objectif est d’élaborer des politiques commerciales régionales plus inclusives, tenant compte des réalités des femmes entrepreneures de la région.

Cet engagement se traduit notamment par l’organisation d’événements régionaux, tels que celui d’Abidjan, visant à créer des espaces de dialogue et de co-construction de solutions concrètes. Au SARA 2025, les experts agricoles et commerciaux de la CEDEAO sont unanimes que l’égalité commence dès la maison : encourager les filles à poursuivre leurs études et répartir équitablement les tâches domestiques sont déjà des actes politiques.

 

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Article rédigé par

DJOMANDE Aziz

Journaliste Reporter

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